La ferme du Val de Meuse, récemment agréée «Bienvenue à la Ferme», conjugue agriculture biologique, transformation artisanale et accueil chaleureux. À Brixey-aux-Chanoines, Sébastien et Bérénice Trambloy cultivent des petits fruits en plein champ, proposent des produits originaux, accueillent les visiteurs sur leur exploitation, et ont encore des projets.
C’est à Brixey-aux-Chanoines, là où le fleuve Meuse entre doucement dans le département, que se situe la ferme du Val de Meuse. Un nom qui coule de source.
Gérée par Sébastien Trambloy, cette exploitation familiale en polyculture-élevage s’est tournée vers l’agriculture biologique il y a cinq ans, en développant parallèlement un atelier de production et de transformation de petits fruits rouges, proposés en vente directe. Cette activité est assurée principalement par son épouse, Bérénice Trambloy, salariée sur la ferme. En période de forte activité, un ou deux saisonniers viennent en renfort pour répondre aux besoins accrus liés aux récoltes.
Des brebis sous des ombrières photovoltaïques
Côté cultures et élevage, Sébastien Trambloy exploite 150 hectares, dont 60 hectares de prairie naturelle et 90 hectares en cultures répartis sur un parcellaire d’à peine 2,5 kilomètres autour de la ferme. Il cultive du blé, du seigle, des lentilles, de la luzerne ou encore du sarrasin. «J’ai des essais en lupins et en féverole. Il y a beaucoup plus de rotation des cultures en agriculture biologique», souligne-t-il. Si la majorité de la production est commercialisée en partenariat avec la coopérative Probiolor, une partie est réservée à la fabrication de farine.
Il s’occupe également d’un troupeau de 160 brebis allaitantes de race Suffolk, «une race rustique et productive» selon l’éleveur. Elles pâturent sur 53 hectares, protégées par des ombrières photovoltaïques. Il gère également 35 vaches allaitantes, principalement des Charolaises, avec quelques Salers. Les mâles sont vendus comme broutards, tandis que les femelles sont engraissées à l’herbe afin de valoriser au mieux la zone Natura 2000. Actuellement commercialisées via une coopérative, ces productions pourraient bientôt être proposées en vente directe par l’agriculteur.
Visite de la commission Bienvenue à la ferme
Car c’est bien la vente directe et les produits issus de la ferme qui ont fait l’objet de toutes les attentions la semaine dernière. Jeudi 26 juin, la commission d’agrément «Bienvenue à la ferme», qui valorise une agriculture durable, locale et de qualité, était présente sur l’exploitation pour valider son intégration au dispositif. Johanna Gillet, animatrice du réseau, accompagnée par Marie-Claude Guichard, élue à la Chambre d’agriculture et Bruno Lanterne, représentant la Codecom Commercy – Void – Vaucouleurs ont parcouru les infrastructures. Jean-Marie Trambloy, maire de la commune qui connait bien l’exploitation n’a pas assisté à la visite.
«Nous avons aménagé une ancienne pâture en verger pour la culture de petits fruits en plein champ il y a cinq ans», explique Bérénice Trambloy. Les installations sont idéalement situées, orientées sud-ouest, à quelques mètres des bâtiments et proches du système d’irrigation. À l’entrée du village, juste à côté de la route, les agriculteurs ne craignent pas les maraudeurs, mais plutôt le renard qui, attiré par l’odeur, vient piétiner les plants. Pour l’en empêcher, une clôture a été posée autour du champ. Celle-ci protège également la future haie fruitière qui entoure les plantations.
Etaler les récoltes
Huit variétés de petits fruits, fraises, framboises, cassis, mûres, groseilles… sont plantées en ligne pour faciliter le travail. «Je sélectionne des variétés précoces et d’autres tardives pour étaler la cueillette sur six mois, de mai à octobre», explique la productrice. Elle a également installé quelques noisetiers, «pour protéger du vent». Surtout dans ‘‘son terrain de jeu’’, elle expérimente. «Nous avons planté de la vigne pour avoir du raisin de table à l’arrière-saison, et aussi du kiwaï, qui ressemble à des gros raisins». Les originalités se retrouvent aussi dans la haie fruitière, avec du sureau, du ronika ou encore du goumi du Japon…
Pour compléter sa production, l’agricultrice cultive aussi quelques arbres fruitiers, comme des pommiers et des mirabelliers, ainsi que des plantes médicinales et aromatiques. «Je m’en sers pour compléter mes recettes, mais surtout comme éléments de phytothérapie, afin de prévenir les maladies sur les petits fruits», explique-t-elle.
Des chips de fraises
Imaginative, Bérénice Trambloy maîtrise non seulement ses cultures, mais aussi leur transformation, pour laquelle elle s’est formée lors de plusieurs stages. Dans son laboratoire, situé juste derrière le magasin, elle élabore ses recettes. «Il faut aimer cuisiner et avoir un petit côté créatif», avoue-t-elle.
Jus, pâtes de fruits, sirops, coulis, confitures et nectars sortent ainsi régulièrement du laboratoire selon la production du moment. Là aussi, elle aime expérimenter, commercialisant par exemple des chips de fraises ou du caramel de framboise. «Je fais toujours tester mes recettes à ma famille ou à mes clients», confie-t-elle.
La productrice, pleine d’initiatives, vend ses petits fruits et ses transformations en vente directe au magasin tous les mercredis de 16h30 à 19h, ainsi que sur les marchés de Neufchâteau, Toul ou Vandoeuvre.
Une halte gourmande
Souhaitant élargir leur clientèle, le couple envisage de faire découvrir leurs produits aux randonneurs. Située sur le passage de l’EuroVelo 19, la ferme accueille régulièrement des visiteurs. Le duo projette d’aménager un petit espace végétalisé et rafraîchissant sur la terrasse du magasin pour une halte gourmande.
Les exploitants disposent déjà d’un accueil pour les campings-caristes, leur offrant la possibilité de passer la nuit devant la ferme. Ce type d’accueil est proposé dans le cadre du réseau France Passion, qui permet aux campings-caristes de stationner gratuitement chez des producteurs fermiers et vignerons pour une nuit.
Le panonceau «Bienvenue à la ferme», bientôt installé sur la porte d’entrée, est amplement mérité : il atteste d’un engagement réel en faveur de la qualité, de la diversité des produits et d’un accueil authentique, valorisant ainsi la ferme du Val de Meuse au sein d’un réseau national reconnu.