Le GAEC Hazard, visité dans le cadre des matinées techniques de l’ULM, démontre qu’un projet laitier peut être performant sans recourir à la robotisation. Fonctionnalité du bâtiment, prévention sanitaire et confort de travail sont au cœur d’un système efficace.
Mi-octobre, l’ULM a convié ses adhérents à deux matinées techniques autour de la thématique : «entre réalité économique, souhaits et bien-être des éleveurs, quels projets laitiers pour demain ?». La seconde rencontre a eu lieu au GAEC Hazard, à Béthelainville.
«Cela fait trois ans que nous organisons ce type de réunion, une dans le nord et une dans le sud meusien, avec une thématique différente chaque année», explique Loïc Barré, responsable du service développement et conseiller en élevage à l’ULM.
La visite de la ferme a permis de découvrir un bâtiment récent, conçu dans le cadre de l’installation d’un jeune agriculteur. «Nous avons voulu montrer une exploitation qui allie confort de travail, coût maîtrisé et équilibre entre vie professionnelle et vie familiale», poursuit-il.
Créé en 2015 lors de l’installation de Guillaume aux côtés de son père, Joël, le GAEC s’étend sur 90 hectares de SAU, dont 30 ha de blé, 25 ha de maïs, 5 ha de luzerne et le reste en prairie permanente. Le troupeau compte 65 vaches laitières Prim’Holstein.
Un bâtiment fonctionnel et réfléchi
Construit sur un ancien parc, le bâtiment comprend une salle de traite 2×8. «Nous avons préféré une salle de traite à un robot. Il y a dix ans, la robotisation était encore trop récente pour avoir du recul, et nous n’avions pas le financement nécessaire», explique Guillaume Hazard. Aujourd’hui, la traite dure entre une heure et une heure trente à deux personnes. Les vaches sont installées dans des logettes avec des matelas et des copeaux de paille, achetés 250 € la tonne, un système pratique et rapide à entretenir. «En vingt minutes, tout est refait», précise Joël Hazard.
Pour prévenir les problèmes de pattes, plus fréquent en logette, les éleveurs ont un suivi de parage annuel. Vingt-cinq vaches sont parées tous les deux mois, «ce qui nous permet surtout de faire du préventif» poursuit-il. Un racleur automatique passe plusieurs fois par jour. La fosse à lisier, placée dans un angle du bâtiment, permet d’envisager une extension future.
«C’est un bâtiment type et fonctionnel, conçu avec les techniciens de l’ULM» soulignent les éleveurs. Le choix s’est porté sur une charpente métallique, plus économique et nécessitant peu d’entretien. Le faîtage ouvert mais couvert favorise la ventilation naturelle. «La ventilation, à l’époque, se concevait différemment. Si c’était à refaire, nous opterions pour des bardages amovibles sur les côtés, afin d’améliorer la circulation de l’air. Mais aussi pour une meilleure luminosité plutôt que la toiture translucide», ajoutent-ils. Des ventilateurs seront d’ailleurs bientôt installés pour améliorer le confort des animaux.
Un système cohérent
Le bâtiment dispose de trois points d’abreuvement et assure de bonnes conditions d’hygiène et de confort. Les vaches, éloignées des parcs, restent en bâtiment toute l’année, ce qui facilite la surveillance. Cependant, les performances restent solides, avec de bons démarrages en lactation. Les veaux mâles sont vendus à quinze jours, tandis qu’une vingtaine de femelles sont conservées pour le renouvellement.
L’alimentation repose sur un mélange de maïs, luzerne enrubannée et tourteaux de colza, complété par des apports au DAC. «Ce système nous convient bien : c’est un bâtiment fonctionnel, simple et confortable, pensé pour durer», concluent Guillaume et Joël Hazard.

