France Travail et la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est ont engagé un partenariat pour mieux accompagner le développement de l’emploi salarié en agriculture, dans un contexte de renouvellement des générations particulièrement marqué.
Parmi les solutions identifiées, les dispositifs d’immersion en entreprise occupent une place essentielle : encore peu mobilisés dans le secteur, ils permettent pourtant de découvrir la réalité d’une exploitation agricole et de sécuriser les recrutements.
Les Périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP) offrent à un demandeur d’emploi ou à un salarié en reconversion la possibilité de tester un métier en conditions réelles. Elles permettent d’appréhender le rythme, les gestes, les contraintes et l’organisation d’une exploitation agricole.
Démarche simplifiée
Élise Delhotal, chargée de mission attractivité des métiers à la Chambre régionale d’agriculture, rappelle l’intérêt stratégique de ces dispositifs : «ces immersions sont pleinement en phase avec les orientations de la loi d’orientation agricole. Elles s’inscrivent dans les travaux que nous menons avec la DRAAF dans le cadre du Programme national d’orientation et de découverte des métiers du vivant. Elles complètent utilement les autres actions de découverte, notamment pour des publics qui cherchent à confirmer un projet ou à se réorienter».
Pour France Travail, l’immersion constitue aussi un levier immédiatement opérationnel. Cyprien Fischer, directeur adjoint des opérations, insiste sur sa simplicité et son efficacité : «L’immersion professionnelle permet de sécuriser les recrutements : elle donne du temps, elle facilite le dialogue, et elle permet à chacun de vérifier, en conditions réelles, que le métier, l’environnement de travail et que le fonctionnement de l’exploitation correspondent à ses attentes. C’est un dispositif qui ouvre aussi le recrutement à des profils qui n’auraient peut-être jamais poussé la porte d’une ferme».
Au-delà de son efficacité, le dispositif présente un avantage significatif pour les exploitations : il est simple à mettre en place et ne génère aucun coût pour l’entreprise. Le bénéficiaire conserve son statut d’origine (demandeur d’emploi, jeune suivi par une Mission locale, travailleur handicapé, salarié en insertion) ainsi que les allocations associées. Il reste couvert en cas d’accident du travail par l’opérateur prescripteur, ce qui sécurise totalement l’employeur.
L’accueil consiste uniquement à faire découvrir le métier, sans remplacer un salarié ni assumer de démarches administratives lourdes.
Un outil efficace
Ces immersions élargissent le vivier bien au-delà des candidatures habituelles : jeunes suivis par les Missions locales, adultes en reconversion, personnes en insertion ou travailleurs en situation de handicap.
Elles contribuent également à renforcer l’image de l’exploitation en tant qu’employeur accueillant et engagé. Les premiers retours sont positifs : une grande majorité des structures ayant testé le dispositif le recommandent, et beaucoup de bénéficiaires retrouvent un emploi dans les mois qui suivent.
Pascal GIRARD
Élise DELHOTAL
CRAGE
