EMC2 : sous le signe de l’expertise végétale

Les équipes de Be Api sont venus montrer leurs services de diagnostic et les conséquences pour les agriculteurs.

Les équipes de Be Api sont venus montrer leurs services de diagnostic et les conséquences pour les agriculteurs.

Une journée expertise végétale a été organisée, le 28 septembre, par la coopérative EMC2. L’occasion de faire un tour d’horizon sur les couverts et les nouvelles technologies de précision.

À Dugny-sur-Meuse, trois ateliers portant sur le machinisme, l’agriculture de précision et la valorisation des couverts d’interculture ont été mis en place sur l’exploitation SCEA du Val de Meuse où une centaine de personnes ont pu les suivre tout au long de la journée. Matthieu Archambeaud, agronome et fondateur d’Icosystème, organisme de formation dédié à l’agriculture de régénération, était également présent pour expliquer sa société et le principe de l’agriculture de conservation. Depuis un an, EMC2 est, en effet, partenaire d’Icosystème qui accompagne des adhérents des groupes Experts Agilemc2 dans un parcours de formation en agronomie nommé AgroCursus.

Modulation et précision

Après cette présentation, les participants se sont répartis dans les différents ateliers, comme celui de l’agriculture de précision qui a expliqué le principe de Be Api, en prenant notamment l’exemple de la SCEA du Val de Meuse qui utilise ce système, l’une des cent exploitations à s’être engagée dans la démarche. Deux diagnostics sont possibles avec cette entreprise : un de fertilité qui permet d’adapter les engrais de fond par rapport à la composition du sol et l’autre qui module l’azote, rendant possible pour l’agriculteur de s’adapter à l’hétérogénéité du sol et aux différences de rendements en fonction des parcelles. Il faut compter un an et demi en moyenne entre la phase de diagnostic, souvent accomplie en hiver, et les données qui permettent d’agir sur son exploitation avec des cartes de modulation. Ainsi pour le diagnostic de fertilité, la première étape du processus demande de remonter jusque dans les années 1940, soit avant le remembrement des parcelles, afin de réaliser une analyse chimique du sol la plus précise possible, tant dans les types de sols, que dans les apports que la terre a pu recevoir selon les cultures… Ensuite un prestataire vient prélever dix-huit carottages pour avoir un échantillon représentatif qui permettra d’établir des cartes de modulation adaptées aux cultures. Ce type de diagnostic permet donc de réaliser une économie d’intrants sur les parcelles bien fournies et de répondre là où il en manque, ce qui augmente le rendement. Un deuxième service a été présenté, en lien avec Be Api : Climate Fieldview, une application de gestion parcellaire. Les agriculteurs peuvent ainsi retrouver l’épandage effectué au fil des jours, la cartographie des récoltes et ils peuvent analyser zone par zone, le rendement, grâce à des données telles que la surface, ou le rendement moyen.

Valoriser ses couverts

Après un passage à l’atelier machinisme où ont été présentés notamment le semoir Kuhn Maxima 3 et des outils de destruction de couverts, le dernier atelier de la matinée avait pour thématique, les couverts intercultures. Les essais avaient été accomplis sur les terres de la SCEA du Val de Meuse, notamment dans un sol calcaire et superficiel (50 mm de RU), avec des précipitations de pluies fin juillet «bien plus qu’il n’en faut pour faire lever les couverts» soulignait l’intervenant. Différents types de couverts ont été mis en avant et le premier a été le Pro’Sol cruci, le moins cher (aux alentours de 30 euros pour 8 kg/ ha), parfait pour les agriculteurs qui souhaitent un couvert réglementaire et technique en raison des nombreuses variétés qu’il contient. Le RGT Sol Nitro a été lancé cette année (12,5 kg/ha), dans les mêmes ordres de prix que le précédent, en moyenne. «En poussant le curseur, nous arrivons à 20 kg/ha, mais là, nous sommes sur des doses technico-économiques pour ne pas couter trop cher mais être quand même utile» expliquait l’intervenant. Le Chlorofiltre Blédor (70 euros par hectares pour 20 kg/ha) est un couvert avec de la moutarde brune qui possède un effet allélopathique sur le piétin et une vesce qui s’implante rapidement par rapport aux vesces communes ; il peut être semé à la volée avant la récolte. La deuxième partie de l’atelier des couverts a consisté à montrer des essais qui ne sont pas encore dans les commerces, mais néanmoins toujours bons vis-à-vis de la réglementation. L’occasion de voir les impacts d’une implantation avec un semis à dents ou à disques et sur la profondeur des semis, les conséquences lorsque l’on met des doses massives en légumineuses (plus de 85 %) dans les couverts qui en possèdent ou encore lorsque des hautes doses d’azote sont intégrées. Les résultats seront visibles et définitifs dans un an en raison d’un suivi dynamique effectué, bien que le prix de tels essais, par exemple, sur des doses de légumineuses triplées fassent monter les prix aux alentours de 120- 130 euros par hectares.