Le rôle des couverts végétaux

Organisée le 26 octobre par la Chambre d’agriculture en lien avec Biosphères, la journée couverts végétaux a réuni une centaine de personnes venues s’informer sur ce sujet.

Une centaine de personnes, agriculteurs et élèves, se sont retrouvées le jeudi 26 octobre, pour une journée couverts végétaux à Montzéville, d’abord dans la salle des fêtes du village avec une intervention d’Anthony Le Quemener, directeur technique grandes cultures chez Biopshères, puis sur l’exploitation de Florian Migeon pour visualiser les essais sur la plateforme de couverts. «Lorsque nous envisageons des couverts végétaux», explique Anthony Le Quemener, «il y a l’idée d’augmenter, d’améliorer la matière organique, qui peut ne pas être suffisante ou de mauvaise qualité, mais aussi le fait d’essayer de réduire la perturbation du sol pour qu’il puisse se recarboner». Pour lui, le constat est clair, la matière organique présente dans le sol est dégradée et continue de se dégrader, «or s’il n’y a pas de carbone dans le sol c’est compliqué. Il faut de la photosynthèse et s’il n’y en a pas pendant six à neuf mois dans l’année ou qu’on n’exploite pas à fond le sol, c’est problématique ; d’autant que selon le profil du sol, la matière organique est plus ou moins présente» ajoute-t-il, rappelant les seuils critiques ou optimaux en termes de matière organique, ainsi que l’importance de s’attarder sur ce profil du sol pour déterminer ses besoins.

Atteindre le seuil cible

Ainsi, en grandes cultures, pour un sol limoneux, un seuil critique sera de 0,8 %, et pour un sol argilo-calcaire, 2 % «là le sol sera asséché en matière organique et la majorité des fermes se trouvent sur ce seuil critique avec une dégradation qualitative et quantitative de la matière organique. Le seuil minimal serait d’atteindre 2 % pour le limon et 3 % pour un sol argilo-calcaire, ce serait une situation plus tenable mais pas satisfaisante pour un fonctionnement optimal du sol» souligne Anthony Le Quemener qui a tenté de montrer comment les exploitants pouvaient atteindre le seuil cible (2,5 % pour le limon et 3,5 % pour l’argilo-calcaire), soit celui qui permettrait à l’agriculteur d’exploiter convenablement ses terres. «C’est un processus long mais très important pour le sol, et la stratégie de mettre des couverts végétaux s’avère payante pour recapitaliser le sol en matière organique» a déclaré l’intervenant qui mentionnait également les nombreux outils comme le bilan humique ou l’indice de perturbation du sol pour savoir précisément les apports nécessaires au sol.

Types de couverts et matériels spécifiques

Enfin, il a terminé sur les types de couverts qui existaient (couvert d’hiver, relai, et standard) en spécifiant que «nous pourrions faire des mélanges à l’infini et vous avez la possibilité de faire un apport moins significatif de lin, de trèfle ou encore de chia car les coûts sont élevés par rapport au potentiel de biomasse amenée». Quant au matériel, les agriculteurs auront besoin de scalpeur, de déchaumeur par exemple mais en tout cas «d’outils qui effectuent un travail de faible profondeur dans le sol pour éviter de perturber son fonctionnement». En deuxième partie de la journée, les agriculteurs et élèves présents ont pu assister aux différents ateliers présentés par des agronomes de la Chambre d’agriculture et de Biosphères et une conseillère des productions animales. Ils ont pu observer le sol, visiter la plateforme avec les essais plantés et enfin s’intéresser aux matériels de destruction grâce à une démonstration