Service de remplacement : un congé maternité enrichissant

Alice met en pot le pesto à l’ail des ours. (Photo : D. R.)

Alice met en pot le pesto à l’ail des ours. (Photo : D. R.)

Un congé maternité fait partie de la dizaine de motifs de remplacement que comptent les Services de remplacement. Financé entièrement par la Mutualité sociale agricole (MSA), Pauline Varnier, exploitante agricole dans la Meuse, a pu en bénéficier afin de profiter de sa grossesse et de la naissance de sa fille. 

À 34 ans, Pauline Varnier est installée en tant qu’exploitante agricole sur la commune de Marson-sur-Barboure dans la Meuse, depuis 2018. Diplômée d’un master en économie sociale et solidaire, la jeune femme a souhaité se réorienter en agriculture, après avoir été aux côtés de très petites et moyennes entreprises œuvrant pour l’environnement.

Une reconversion réussie

«En 2016, j’ai rejoint une formation BPREA en maraîchage et plantes aromatiques et médicinales, aux CFPPA de Courcelles-Chaussy en Moselle, et de Montmoreau dans le Jura. Pendant cette formation, j’ai effectué plusieurs stages dans les Vosges, terroir historique des plantes aromatiques» explique l’exploitante. «Une fois le diplôme en poche, j’ai pu accéder à 3 ha de la ferme céréalière familiale, où je consacre aujourd’hui 1.000 m² à mes cultures. Ce nouvel espace m’a également permis la construction d’un laboratoire, et d’une pièce pour le stockage de mes plantes». Pauline travaille seule et accueille régulièrement des stagiaires, pour la plupart en reconversion professionnelle, en formation BPREA ou en cours d’acquisition d’uneCertification de spécialisation.

Sur l’exploitation “Riotte Sauvage”, la spécialiste transforme ses plantes pour proposer une gamme alimentaire (tisane, pesto, aromates, huile et vinaigre aromatisés) et une gamme cosmétique (crème, baume, déodorant…) de produits locaux et bio à ses clients. Elle cultive une vingtaine de plantes (sauge, menthe poivrée, thym, sarriette, fleurs…) et pratique la cueillette sauvage pour transformer de l’ail des ours, du sureau, de l’aubépine… Il lui faut ensuite préparer ses stocks, organiser ses marchés, livrer ses clients et entretenir son jardin. «J’anime également quelques ateliers de fabrication de cosmétiques dans des associations». Pauline aimerait développer davantage sa gamme de cosmétiques. Et souhaite aussi se dégager du temps pour sa fille.

35 heures très intenses

En effet, maman depuis peu, elle reconnaît qu’avant l’arrivée de son enfant, les journées de 24 heures ne suffisaient pas pour accomplir toutes ses tâches. Alors, lorsqu’il a fallu trouver la personne capable de la remplacer pendant six mois, Pauline a tout de suite pensé aux Services de remplacement et à la possibilité de choisir son agent. De fait, elle a contacté l’une de ses anciennes stagiaires, Alice. «J’avais entendu parler des Services de remplacement, lorsque des maraîchères sont venues témoigner de leur expérience au CFPPA. Je n’ai pas hésité et j’ai contacté le Sr de la Meuse où j’ai été accueillie par Lisa qui a immédiatement été à mon écoute et qui a bien compris ma demande». À partir de ce moment tout est devenu simple et fluide. L’exploitante désirait une personne qui connaisse bien sa structure sans pour autant lui demander d’effectuer tout ce qu’elle était capable de réaliser chaque jour. «On ne peut pas demander la même chose que ce que nous faisons habituellement. Alice a su faire le plus gros et l’essentiel, c’est déjà très bien. C’est une personne très consciencieuse».

En effet, l’agent de remplacement avait la charge de la récolte, de l’entretien des cultures, des livraisons, de la transformation, des marchés… quasiment tout sauf la partie administrative de l’exploitation. «En temps normal j’aurais sans doute été présente sur un peu lus de marchés, mais Alice a dû déjà faire face à un rythme très soutenu». De son côté, Alice a vécu une belle aventure, à la fois enrichissante et responsabilisante. «J’ai été contente d’avoir pu être présente pour Pauline au moment où elle en avait le plus besoin. Elle a su rester disponible autant qu’elle le pouvait pour répondre à mes questions, car j’avais tout de même souvent besoin d’être guidée pour savoir si je faisais les choses bien comme il le fallait».

Par ailleurs, Pauline a beaucoup apprécié la prise en charge des Services de remplacement pour toute la partie administrative en lien avec l’embauche d’un salarié. En revanche, elle dit ne pas avoir pu appliquer une vraie coupure avec son travail. «Les trois premières semaines du remplacement, nous étions en binôme avec Alice. Puis, ensuite j’ai essayé de me rendre disponible dès qu’elle avait une question. En effet, j’avais rédigé des fiches de procédure mais pas sur toutes les étapes». L’exploitante, ravie de cette nouvelle expérience, se dit prête à réutiliser les Services de remplacement dans le cas d’un prochain congé maternité.