La dernière session de la Chambre d’agriculture avant la moisson s’est tenue, vendredi 14 juin, à Vigneulles-lès-Hattonchâtel. Le président, Nicolas Pérotin, est revenu sur les grands sujets d’actualité et notamment les conditions climatiques qui perturbent les travaux des champs.
Nicolas Pérotin s’est transformé en présentateur météo, dans les locaux de la MFR-CFA de Vigneulles-lès-Hattonchâtel, en préambule de la dernière session de la Chambre d’agriculture de la Meuse. Vendredi 14 juin, devant une trentaine d’élus et d’invités, il a détaillé cette «période perturbée» en commençant par les précipitations. «C’est environ plus 50 % sur les huit derniers mois qui sont tombés sur le département, soit une moyenne de 1.163 mm», reconnaissant des disparités entre les communes du nord et du sud du département. Concernant les températures, de septembre 2023 à mai 2024, «nous atteignons un record avec une moyenne de 9,6 degrés, contre 7,2 sur la même période de 1979/2023». Même si il faut noter «un rayonnement légèrement en deçà de 2023» a-t-il ajouté.
Un excès d’eau
Ces conditions climatiques ont provoqué de nombreuses inondations. La vallée de la Meuse a notamment connu plusieurs crues avec plus de «3.000 ha inondés pour 80 communes de concernés» a ajouté Rodrigue Jacquot, élu référent sur ce dossier. Ce qui pose des problèmes pour la récolte des fourrages et des cultures. Les élus de l’institution ainsi que plusieurs agriculteurs ont d’ailleurs été reçus par le sous-préfet de Commercy qui pilote le dossier. Dans le nord du département, une situation particulière en raison de l’automatisation du barrage cause également des ennuis aux agriculteurs depuis 2018.
Cette météo atypique a perturbé les cultures, d’abord au moment des semis, puis au printemps, avec le faible ensoleillement et les pluies interminables, «le potentiel de rendement des céréales à paille s’est dégradé» a souligné le président, reprenant les mots du conseil spécialisé Grandes Cultures de FranceAgriMer du 12 juin. Les mauvaises conditions de semis ont notamment aggravé le développement des mauvaises herbes graminées. «En Meuse, la situation est hétérogène, à cause de l’excès d’eau. L’implantation des cultures de printemps a été difficile, avec des resemis et des dates de récoltes tardives. Nous avons vu réapparaitre des maladies que nous n’avions plus l’habitude de voir» a complété Xavier Arnould, premier vice-président, avec un peu d’inquiétude. Le maïs a également été semé plus tardivement. Tous ont les yeux levés vers le ciel, espérant des conditions plus favorables dans ces prochaines semaines.
Des aides de financement et d’accompagnement
Un deuxième point, tout aussi important, et récurrent depuis plusieurs années, reste le problème «du déclin de notre cheptel» a souligné Nicolas Pérotin. Malgré un «contexte perturbé et perturbant», le président se veut rassurant quant à l’adaptation et à la résilience des agriculteurs. Il est revenu sur les dispositifs d’aide et d’investissement auxquels peuvent prétendre les éleveurs. Au niveau des aides IPAGE, 89 demandes ont été déposées en Meuse, dont 22 par la Chambre d’agriculture avec une majorité de dossiers «allaitant». En complément de ces aspects financiers, la Région accompagne les éleveurs avec le «Plan ambition éleveurs». Parmi les soixante fermes pilotes, six sont en Meuse et participeront à la mise en place de ce dispositif.
Nicolas Pérotin est revenu sur les principaux marchés nationaux, rappelant les positions actuelles. Au-delà de cette problématique de l’élevage, le président de la Chambre consulaire souhaite «maintenir le cap malgré la conjoncture». Son mot d’ordre «une agriculture de production pour une souveraineté alimentaire et durable dans le respect des sols et de l’environnement avec des revenus dignes et un bien être au travail de tous les agriculteurs».
Pour clôturer son intervention, il est revenu sur les élections législatives anticipées, s’inquiétant du report du processus législatif d’EGALIM et de la PLOA. «Les décisions politiques risquent de ne pas être tenues, nous espérons ne pas avoir à tout recommencer» a-t-il souhaité. Il conseille aux candidats de «mettre dans leurs feuilles de route des propositions concernant la dignité, le revenu et la simplification».
La séance s’est poursuivie par l’intervention de Cécile Blanpied, présidente de la coopérative Jardin de Lorraine et de Quentin Hoffmann, directeur de l’AREFE (Association régionale d’expérimentation fruitière de l’Est), pour une présentation de la filière arboricole du département.