La coopérative fruitière Jardin de Lorraine s’est réunie lors de sa traditionnelle assemblée générale, mercredi 24 juillet, dans ses locaux de Billy-sous-les-Côtes. L’heure était au bilan des comptes annuels, ainsi qu’à la présentation du rapport d’activités aux associés coopérateurs.
Contrairement aux années précédentes, l’assemblée générale de la coopérative fruitière s’est déroulée cette année, à la veille de la récolte des mirabelles. Une décision prise l’année dernière selon la présidente Cécile Blanpied, clôturant ainsi, l’exercice 2023 au 31 janvier.
Une récolte difficile
En 2023, 967 tonnes de mirabelles ont ainsi transité par la coop, une récolte «compliquée», due aux mauvaises conditions météorologiques. «Nous partions avec un beau potentiel, les arbres étaient chargés et la veille de la récolte, catastrophe, 20 mm de pluie, des fruits qui fendent, qui tombent et qui sont en sûre maturité très rapidement» indique la présidente Cécile Blanpied. «Dès le premier jour de récolte, nous avons travaillé avec une qualité de fin de saison, c’était la course contre la montre pour sauver ce qui pouvait l’être» déplore-t-elle encore.
Malgré une cueillette quasi similaire à l’année précédente (937 tonnes), force a été de constater que les fruits récoltés, n’ont pas eu la qualité attendue par rapport à ceux de 2022. «Les fruits ont étaient moins beaux comparés à l’année dernière» explique la présidente.
La récolte de quetsches a atteint 48 t, tandis que celle des cerises acide a elle, dépassé les 28 t.
La mirabelle et la quetsche, toutes deux en net recul, ont vu leur prix de vente en forte chute, avec une baisse respective de 35 % et 40 %. La cerise acide quant à elle, s’en sort avec un meilleur prix de vente qu’en 2022, passant d’1,88 € (prix moyen perçu par les producteurs), à 2,32 € (hausse de 23 %).
Cette baisse des volumes s’est d’ailleurs répercutée sur le chiffre d’affaires global de la coopérative, atteignant 1,065 million d’euros contre 1,298 M€ en 2022.
Une année 2024 quasi similaire à celle de 2023
En ce qui concerne la prochaine récolte, Cécile Blanpied est unanime, celle-ci ne s’annonce pas meilleure : «la récolte qui va débuter avec les précoces dans quelques jours ne s’annonce pas mieux chez nous en matière de tonnage» affirme-t-elle.
Du côté de Vegafruit, selon le président Luc Barbier, l’année 2024 s’annonce correcte. «Tous les indicateurs sont au vert. On devrait s’en sortir correctement» annonce-t-il devant l’auditoire.
En 2023, la coopérative a vu son chiffre d’affaires s’élever à 8.977.509 €, pour un résultat net comptable de 60.491 € (exercice clos au 31 décembre 2023). Vegaftuit a ainsi récolté 3.430 t de mirabelles, 304 t de quetsches et 228 t de cerises. Une cueillette «très légère» d’après le président.
De nouveaux projets
Cette année, Jardin de Lorraine compte explorer un nouveau marché, celui du fruit de bouche récolté machine : «il y a une place à prendre sur ce segment où nous ne sommes pas présents pour le moment» indique la présidente. «Ce choix est motivé par les contraintes d’embauche de personnel liées à la cueillette, mais également aux concurrents présents sur le marché» ajoute-t-elle.
Dans le même ordre d’idées, le projet d’un robot cueilleur est d’ores et déjà en cours de conception : «la robotisation est une solution aux problèmes évoqués de personnel et surtout de réglementation qui nous contraint toujours de plus en plus» ajoute Cécile Blanpied.
Depuis deux ans, la start-up nancéienne Alérion, spécialisée en robotique, en partenariat avec Vegafruits, travaille sur la création d’un robot cueilleur nommé Syracus, capable de récolter, d’analyser et de trier les mirabelles. «Il nous faudra encore quelques années de travail avant de voir un robot dans nos vergers de mirabelliers, mais c’est en bonne voie» indique la présidente. D’après les prévisions du bureau d’étude d’Alérion, Syracus ne devrait entrer dans les vergers lorrains que dans quatre ans.
À l’issue de l’assemblée, Cécile Blanpied a annoncé ne pas se représenter au prochain collectif électif pour des raisons personnelles. La présidente a tout de même fait part de son souhait de rester au sein du conseil d’administration, ainsi qu’à celui de Vegafruits. «Votre conseil réfléchit déjà depuis quelques semaines au prochain président à élire» clôture-t-elle.