Dimanche soir, Rémi Herment, l’ancien sénateur, président du Département de la Meuse, et principal fondateur de l’ULM, est décédé à l’âge de 92 ans, chez lui, à Vigneulles-lès-Hattonchâtel.
Issu d’une famille d’agriculteurs, né à Puxieux (54) le 23 juin 1932, Rémi Herment intègre l’école d’agriculture de Courcelles-Chaussy (57), où il y obtient son diplôme.
En 1949, il intègre la ferme familiale, avant d’épouser en 1953, Anne-Marie, fille d’un agriculteur voisin, dont il récupérera l’exploitation du «Haut Bouchot» à Saint-Benoît. Ensemble, ils auront deux enfants, Chantal et Didier.
Entre monde agricole et politique
Durant sa carrière, Rémi Herment s’intéresse aux progrès agricoles et à «l’économie de l’agriculture», il s’engage alors, pour la défense de la profession, en s’investissant dans le syndicalisme agricole (CDJA) et en siégeant au sein des nombreux organismes agricoles sociaux et coopératifs.
Alors que la filière lait du département de la Meuse souffre de la mainmise des transformateurs de la filière fromages lorrains, il participe activement à la création de l’ULM (l’Union Laitière de la Meuse), afin de rétablir l’équilibre entre producteurs de lait et transformateurs. Il en sera le président fondateur de 1966 à 1986. En 2019, Rémi Herment publie «Naissance de l’Union laitière de la Meuse», qui retrace l’histoire de la coopérative, de sa création il y a plus de 50 ans, à l’agriculture meusienne, en passant par la force collective des agriculteurs.
Élu conseiller municipal à l’âge de 24 ans, il devient ensuite, maire de Saint-Benoît-en-Woëvre en 1965, puis maire de Vigneulles-lès-Hattonchâtel de 1973 à 1995.
Poussé par la pression de ses collègues agriculteurs, Rémi Herment entame alors sa carrière politique en 1969. Il se présente aux élections cantonales en 1970, et devient conseiller général du canton de Vigneulles.
Lors des élections de 1974, il se porte candidat au Sénat, où il est en poste jusqu’en 2001. Au Conseil départemental, il est premier vice-président de 1973 à 1982 avant d’en prendre la présidence de 1982 à 1998. Sous son mandat, la Meuse lui doit la création de la gare Tgv d’Issoncourt, le développement de Madine, ainsi que l’implantation du laboratoire de recherche souterrain de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs).
Ce n’est qu’en 2001, à l’âge de 69 ans, que Rémi Herment prend la décision de ne pas reconduire ses nombreux mandats arrivant à terme, pour se consacrer pleinement à sa vie de famille.
Il a reçu de nombreuses distinctions honorifiques : la Légion d’honneur, la Croix du combattant, la Reconnaissance de la nation, et le grade de commandeur du Mérite agricole. Il était d’ailleurs membre d’honneur des médaillés de l’Ordre du Mérite Agricole au sein de l’association Amoma Meuse et l’un des initiateurs de l’édification à Verdun du monument «Honneur aux femmes du monde rural pendant les guerres».
Nos sincères condoléances.