Une installation hors cadre familial

Installé depuis février 2016 au GAEC de la Rapaille, Loic Magny partage son temps entre son élevage de brebis et son exploitation céréalière.

Après avoir obtenu un Bac pro agroéquipement au lycée de Courcelles-Chaussy (57), Loïc Magny, reprend, avec l’aide du Point accueil installation (Pai) lancé par la Chambre d’agriculture, les rênes du GAEC de la Rapaille en février 2016, avec son associé Aymard Philippe Calais, installé depuis 2001. «En 2008, j’ai pu effectuer mon stage de bac ici. Après ça, j’ai travaillé pour l’exploitation pendant dix ans en tant que salarié, avant de travailler dans le TP, dans les patates et les céréales. En février 2016, je suis revenu pour reprendre l’exploitation à mon compte» informe Loïc Magny, actuellement âgé de 35 ans.
Issu d’une famille aux grands-parents agriculteurs, l’exploitant s’installe en hors cadre familial, mais se voit récupérer des terres au moment de son implantation. Aujourd’hui, Loïc Magny s’occupe, sur plus de 350 hectares de surface agricole utile, de 100 hectares d’herbe de culture (colza, blé, orge de printemps, pois tournesols, maïs…), ainsi que de 700 brebis, dont 400 Romanes et 300 Suffolks qu’il s’attèle à agneler durant l’hiver.
La propriété dispose également d’une petite exploitation de ruche, sur laquelle la mère de son associé met à la vente, son propre miel en pot.

Une démarche économique et environnementale

En 2016, l’exploitation passe en agriculture de conservation, avec 20 hectares de céréales en semi-directe. «Cette méthode permet de valoriser les couverts des brebis, tout en se complémentant avec les ovins» explique l’agriculteur.
Depuis cette année, Loïc et son associé ont monté, avec l’aide de la Chambre d’agriculture, un projet d’agroforesterie, dans l’optique de ramener de la biodiversité dans les parcelles. Un projet qu’ils mûrissent depuis deux ans, et qui leur a permis de replanter sur 16 hectares, 750 m de haies, pour permettre à leurs brebis, un peu d’ombre. L’objectif, donner une autre image de l’agriculture : «on veut montrer que nous sommes capables de faire des céréales au milieu des arbres, que nous pouvons ramener de la biodiversité et un écosystème à la parcelle» exprime Loïc. «On veut casser cette image du paysan qui pollue» ajoute-t-il.
En parallèle, son exploitation est depuis peu, labellisée HVE3 (Haute valeur environnementale) et fait partie du GIEE (Groupement d’intérêt économique et environnemental) Sol Envie. «On se regroupe avec d’autres agriculteurs pour échanger autour d’un projet commun orienté vers un mode de production plus écologique et plus performant, économiquement et socialement, afin de contribuer à la transition écologique» indique-t-il.

Un troupeau qui lui prend du temps

Sur le domaine, Loïc passe les 2/3 de son temps entouré de son troupeau. «Je passe beaucoup de temps dans les brebis, encore plus en hiver, car il y a l’agnelage» déclare-t-il.
Chaque année, le GAEC de la Rapaille accueille près de 1.200 agneaux, dont une partie est vendue en élevage. «Presque tout est vendu à Emc2 élevage autrement» précise Loïc Magny.
Chez lui, entre 150 et 200 brebis sont écartées du troupeau (durant trois semaines), pour être regroupées en lot de 35. Les brebis resteront ensuite en cage pendant deux jours, avant d’être à nouveau regroupées cette fois-ci, en lots de 10. S’ensuivront 90 jours de cohabitation, étape où les agneaux seront sevrés.

Son engagement chez les JA

En plus de la ferme, Loïc s’investit aussi auprès des Jeunes Agriculteurs. En 2014, il est nommé président du canton, avant de devenir administrateur en 2016.
Présent sur Meuh Z’en Fête, l’agriculteur ne sait pour le moment, où il sera redirigé. «À mon avis, je serais sûrement à la buvette !» ironise-t-il. «J’irais où on me dira d’aller» précise-t-il, toujours prêt à aider.