La terre amoureuse de Rouvrois

Malgré une météo capricieuse la veille, le public a répondu présent à l’appel des Jeunes Agriculteurs de Spincourt, organisateurs de Meuh z’en fête, lors d’une journée champêtre remplie d’animations avec en fil rouge le concours de labour.

«Nous regardons d’abord le tracé d’ouverture. Il faut qu’il soit droit et propre» expliquent Philippe Trambloy et Grabriel Clanche. Tous deux sont membres du jury en planches sur la finale départementale de labour qui s’est déroulée, dimanche 25 août, à Rouvrois-sur-Othain. Après voir subi un violent orage la veille au soir, la terre est collante. «La pluie a intensifié les problèmes, c’est un handicap. Ce ne sont pas des conditions idéales pour faire un concours» admettent les experts.

Malgré tout, les concurrents s’en sortent plutôt bien et chacun a sa propre technique. «Certains vont doucement, alors que d’autres prennent un peu de vitesse pour mieux mettre la terre» poursuivent-ils. Le son de cloche est le même pour les examinateurs de la catégorie à plat. «Ils doivent bien terminer la parcelle et finir juste pour ne pas avoir de pénalité» soulignent-ils.

Et les observateurs ont l’œil. Anciens agriculteurs, salariés ou membres d’une organisation professionnelle agricole, ils vérifient l’apparence générale, les bandes de terres, les jonctions et la dérayure finale avant de se prononcer.

Une troisième victoire pour Quentin Maire

Du côté des concurrents «venus de tous les cantons du département» rappelle Adrien Seners, président du syndicat Jeunes Agiculteurs, c’est aidé de leur commissaire qu’ils besognent avec peine. «J’ai l’habitude de labourer sur l’exploitation familiale» explique Emilien Thevenin, le candidat local en labour à plat. Mais il avoue que l’épreuve est complexe «avec la terre amoureuse, on ne travaille pas aussi bien que sur un terrain sec». En deuxième année de BTS ACSE, il est ravi de concourir sur son canton même si il pense qu’il «aurait pu mieux réussir».

Certains ont du matériel adaptés aux compétitions, d’autres viennent avec des outils d’un autre temps. «Ils ont beaucoup de mérite» a reconnu Bernard Dormois, président du jury et ancien concurrent meusien à la Finale nationale de labour, lors de la remise des prix.

Après les essais en matinée et plus de deux heures trente de compétition, Lukas Champagne du canton de Fresnes s’impose devant Léo Goedert du canton de Montfaucon-Dun-Varennes dans la catégorie à plat. Les candidats de Spincourt réussissent le doublé sur la partie en planches avec une deuxième place pour Cloé Vauthier, derrière Quentin Maire qui remporte la victoire pour la troisième année consécutive.

Les quatre meusiens iront dimanche 1er septembre en Alsace pour représenter le département lors de la finale régionale. «Je sais que nous allons tomber face aux meilleurs de France» souligne le triple champion meusien «mais j’aime me comparer à eux». Le jeune homme de 18 ans, en BTS ACSE par apprentissage partira avec son père qui le conseillera. «Il m’aide pour les mesures, mais c’est moi qui règle ma charrue» explique-t-il. Il partira avec un tracteur Massey Ferguson et une charrue Huard 2 fers pour affronter les meilleurs de la région.

Concentrés sur leur parcelle, les jeunes laboureurs n’ont malheureusement pas eu le temps de profiter des animations prévues à proximité du concours. En effet, pour animer Meuh z’en fête, les Jeunes Agriculteurs du canton de Spincourt avaient mis les petits plats dans les grands en proposant une belle journée champêtre à destination des agriculteurs et du grand public.

Plus de 1.000 burgers

Année olympique oblige, les jeunes ont proposé leur propres épreuves et cinq équipes se sont affrontées lors des JO by JA. Plongeons dans la piscine et lancers de bottes de paille ont fait rire les spectateurs. Ces derniers sont également allés découvrir l’équitation western et ont écouté les Dusty F’Rocks, avant de faire quelques emplettes sur le marché du terroir ou de manger une bonne glace fermière. Et pendant midi, plus de 1.000 burgers ont été distribués sur place grâce à une cuisine mobile récemment achetée. Les plus petits s’en sont également donnés à cœur joie dans le labyrinthe de paille pendant que leurs parents faisaient le tour des concessionnaires et des OPA présentes.

Cette journée festive ne doit pas faire oublier l’année compliquée que viennent de vivre les agriculteurs. Pour évoquer la moisson et les difficultés du moment, une réunion ouverte, proposée par la Chambre d’agriculture, s’est tenue le même jour sur le GAEC de Botimont à Spincourt.