Jeune agriculteur, marié et père de famille sur la commune de Pillon, Florian Berthélémy a repris l’exploitation de ses parents, et encourage grâce à son expérience, le renouvellement des générations en agriculture.
Depuis toujours, Florian Berthélémy est passionné par l’agriculture. C’est donc tout naturellement qu’il souhaitait en faire son parcours de vie.
En 2016, il s’installe en SCEA avec ses parents où sont regroupées la ferme d’Handeville de son père et l’exploitation individuelle de sa mère à Villers-la-Chèvre (54).
La société se compose de 213 ha, dont une centaine d’hectares qu’ils cultivent en blé, orge, colza, et maïs. Le reste, est en prairie, en zones vulnérables, et sont valorisés par son troupeau de 100 mères Charolaises. Florian s’occupe de l’élevage, mais aussi de la polyculture, tous les acteurs de la ferme sont polyvalents sur les ateliers et s’entraident avec une ferme voisine qui fait des céréales et du lait.
Fin 2018, son père part en retraite, mais reste tout de même salarié retraité. À son départ de l’exploitation, il est donc envisagé de s’associer à la ferme avec laquelle il travaille déjà en collaboration. Des démarches sont alors entamées, pour ne se concrétiser qu’en 2020. Malheureusement, entre temps, sa maman tombe malade, et Florian a la douleur de la perdre en 2019. C’est donc avec émotion, qu’ils s’attellent lui et son nouvel associé à faire perdurer la ferme familiale, avec toute l’expérience que ses parents ont pu lui transmettre.
Être polyvalent
Aujourd’hui, l’exploitation compte 325 ha dont 200 ha de cultures, avec en plus un atelier d’engraissement en Charolaises, mais plus de lait. Ils ont maintenu le troupeau de vaches allaitantes. Ils se sont munis de technologies telles que des détecteurs de vêlages, mais aussi de chaleur, d’un système de mélangeuse pour les sites, et poursuivent leur travail sur les inséminations et leur choix sur les embryons.
L’objectif de ces outils technologiques est de réduire l’astreinte physique. Ils ont aussi intégré la culture de tournesols pour varier les diversités de cultures, y compris pour les couverts. C’est donc une exploitation sur laquelle chacun à ses tâches, mais tous sont polyvalents.
La particularité de la ferme est aussi le passage de l’Othain, avec des crues récurrentes sur les prairies chaque année. Florian insiste sur l’adaptation constante des agriculteurs que ce soit météorologique, sanitaire ou réglementaire. Ses parcelles noyées en sont un exemple. De façon raisonnée, et si les parcelles sont praticables, ils s’adaptent : «soit en ensilage, soit décalé en foin». Florian rajoute : «il est important que le grand public, mais aussi l’administration qui régit des règles parfois déconnectées de la réalité, fasse confiance aux agriculteurs français. Nous sommes sur le terrain et on se réfère constamment à la météo, aux aléas, aux ravageurs, et qu’il est donc parfois impossible de semer sur des périodes imposées et rigides de l’administration». «Cette année pluvieuse le prouve, les cultures sont impactées, elles se développent moins bien, sans oublier les maladies dues à l’humidité et les ravageurs tels que les limaces» explique-t-il.
Transmettre ses valeurs
Son métier reste sa passion et il aime la partager. Depuis plusieurs années, il prend des étudiants de BTS en alternance. Un moyen de transmettre son expérience, de susciter et conforter des vocations pour que ces étudiants puissent renouveler les générations qui partent en retraite.
En parallèle de sa vie professionnelle, Florian est père de deux petites filles qu’il aime emmener à la ferme. Son épouse, ancienne animatrice JA, et fille d’agriculteur est heureuse d’accompagner leurs enfants aux foires agricoles, où leur aînée, Naomie, présente un veau à l’occasion des concours enfants depuis deux ans. Une manière ludique de la mettre en contact avec les animaux. Florian est très fier que sa petite fille âgée de seulement cinq ans aime déjà cet univers.
Sur le pôle restauration de Meuh Z’en Fête
Florian fait aussi partie des Jeunes Agriculteurs depuis plusieurs années maintenant, il est content de voir une nouvelle génération de jeunes intégrer le canton. «Ils sont motivés, car ils organisent avec enthousiasme le concours de labours». Pour sa part, le jour J, Florian gèrera le pôle restauration, où les visiteurs pourront y déguster le fameux burger JA. Un menu 100 % meusien de qualité et de proximité. Il espère que le grand public sera au rendez-vous, car «il est important que l’agriculture soit soutenue par la population et nos politiques».
Élisabeth REMETTER Animatrice JA