Ce mardi 27 août, Laurent Foures, directeur du GDS est intervenu lors du conseil d’administration de la FDSEA, pour faire un point de situation sur la FCO-3, présente depuis début août sur le territoire français.
Présente aux Pays-Bas depuis fin 2023, la Fièvre catarrhale de sérotype 3, aussi appelée FCO, a pris du terrain. Présente fin juillet 2024 en Belgique à proximité de la frontière, un premier foyer a été détecté début août sur le territoire français. Aujourd’hui, 190 foyers ont été recensés, avec une vingtaine de foyers en Meuse.
Mise en place d’une zone régulée
Après un premier cas de fièvre catarrhale ovine dans le Nord, puis d’un deuxième et d’un troisième dans l’Aisne et les Ardennes, le ministère de l’Agriculture a décidé d’étendre la zone régulée sur dix départements (Aisne, Ardennes, Haute-Marne, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Oise et Pas-de-Calais). Les mouvements depuis cette zone vers le reste du territoire national sont restreints.
Pour pouvoir quitter la zone à risques vers la zone indemne, les animaux sensibles à la FCO devront faire l’objet d’un traitement de désinsectisation deux semaines avant leur départ et avoir un test PCR négatif.
Pour les échanges intra-européens, les mouvements depuis la zone régulée pourront se poursuivre vers les États membres acceptant le protocole de désinsectisation et le test de dépistage négatif. Pour les États membres acceptant uniquement les animaux vaccinés, les mouvements depuis la zone régulée seront suspendus jusqu’à nouvel ordre.
Concernant Verdun Expo, foire très appréciée du grand public, aucune interdiction n’a été faite sur la présence des bovins. Désinsectisation et vaccination sont toutefois recommandées, mais pas obligatoires. Par mesure de précaution, les ovins seront interdits, tout comme le mélange des animaux de zone différente. «Il est possible qu’un certain nombre d’éleveurs ne viennent pas, par peur du risque de contagion» prévient Laurent Foures.
Une vaccination accrue
Depuis le 12 août, les vétérinaires sanitaires ont la possibilité de prescrire et de commander les vaccins aux éleveurs concernés pour faire vacciner leur troupeau. Dans la zone régulée, les vaccins sont offerts gratuitement et peuvent être administrés par les éleveurs eux-mêmes. Les visites de détection ainsi que les analyses de laboratoire sont également prises en charge par l’État.
Une vaccination ciblée… mais qui prend du temps. Selon certains agriculteurs, les doses commandées peinent à arriver chez les vétérinaires. «J’ai commandé les doses le 16 août et depuis, toujours rien» déplore une agricultrice présente au conseil. Pour Laurent Foures, les doses commandées entre le 12 et le 16 août auraient dû être envoyées dès les jours suivants. «C’est une vraie course contre la montre» indique-t-il. «Il faut avoir des doses pour se protéger de la vague qui arrive».
Selon lui, le virus circulera encore pendant deux à trois ans, puis finira par faire, comme la Fco-8, «moins de dégâts». «Si je peux vous donner un conseil, vacciner vos troupeaux. Dans les exploitations belges, les effets du vaccin ont été observés moins de cinq jours après» explique-t-il à l’assemblée. «Pour cela, la surveillance de vos animaux est un élément essentiel. Plus la détection est tôt, plus la guérison sera rapide» précise le directeur du GDS.
Néanmoins, la menace de la MHE (Maladie hémorragique épizootique), présente dans le Sud-Ouest de la France inquiète les éleveurs. «On attendait le virus pour le printemps, mais il n’y a toujours aucun cas ici en Meuse. Avec les deux maladies en même temps, cela aurait été très compliqué. Un vaccin est prévu pour septembre» clôture-t-il.