Prim’Holstein, une race de génération en génération

Fille d’agriculteur, Marine Brion, participera pour la première fois à la foire de Verdun Expo, ce samedi 14 septembre. Lors du concours départemental Prim’Holstein, elle présentera trois bêtes issues de la ferme familiale située à Esnes-en-Argonne.

À seulement 18 ans, Marine Brion sait déjà ce qu’elle veut. Fille d’agriculteur sur l’exploitation familiale située à Esnes-en-Argonne à l’Earl de la Blanche Pierre, la jeune femme n’a qu’un rêve, récupérer la ferme, quand l’heure de la retraite sonnera pour son père. En attendant, Marine aide (ainsi qu’un salarié anciennement associé et un apprenti) sur les 295 hectares de polyculture (blé, orge, colza)-élevage laitier dont dispose la ferme.
Le domaine compte environ 320 animaux, dont 115 vaches laitières, toutes races confondues : «nous avons des Montbéliardes, des Jersiaises, des croisées Normandes, des croisées Prim’Simmental, mais surtout des Prim’Holstein» indique-t-elle fièrement.

La Prim’Holstein présente sur cinq générations

Depuis plus de cent ans, la Prim’Holstein règne en maître à l’Earl de la Blanche Pierre : «c’était la race que tout le monde avait, nous l’avons depuis cinq générations» explique la grand-mère de Marine, propriétaire de l’exploitation.
Depuis peu, la ferme priorise l’insémination à la monte naturelle, ainsi que l’utilisation de la matière grasse par la vache laitière : «mon père a pris d’autres vaches pour qu’elles puissent produire, contrairement à la Prim’Holstein, des taux laitiers dans les matières grasses» précise Marine. «Si on veut monter dans le quota laitier, il faudra mettre des robots. On a quand même de la chance d’avoir une grande salle de traite de 2×13» fait savoir Marine quant à l’avenir de l’exploitation.
D’ici quelques années, son père prévoit également de construire deux grands bâtiments avec l’aide de panneaux photovoltaïques : «ils serviront à y mettre de l’élevage et du matériel» ajoute-t-elle.

Un rêve d’enfant

Pour la première fois, la future agricultrice présentera lors du concours départemental Prim’Holstein à Verdun Expo, trois de ses vaches, préalablement choisies avec l’aide d’une amie à elle : «j’ai demandé de l’aide à une amie qui travaille chez Elitest. Nous sommes allées choisir les trois meilleures dans le parc».
Rêve d’enfant, ce n’est que cette année que Marine saute officiellement le cap. Et pour cause, son père craint depuis le départ qu’il ne faille que des bêtes de grande lignée.
En 2022, elle s’inscrit sous les conseils d’une amie ayant elle-même participé. Pour l’occasion, elle s’offre même une Jersiaise : «c’est avec elle que tout a commencé» dévoile-t-elle, non sans une pointe d’émotion dans la voix. Malheureusement, la maladie du BVD frappe la ferme, et Marine est contrainte de se retirer de la compétition.
Aujourd’hui, c’est tout sourire qu’elle annonce y participer pour la première fois ce samedi 14 septembre : «j’aurais voulu concourir avec ma Jersiaise, mais il n’y avait pas de concours, il n’y en avait que pour les génisses» se désole-t-elle.
Après une année «très dure» due aux mauvaises conditions météorologiques, Marine a encore de l’espoir : «l’élevage nous sauve» annonce-t-elle.
Ce concours, elle le prépare depuis août, après un contrat saisonnier de trois semaines en juillet à EMC2, où elle trie les échantillons le temps de la moisson. «Au début je les laisse attacher à la barrière pendant 30 minutes avec la tête levée, puis je les fais marcher la tête haute pendant 10 à 15 minutes chaque jour» déclare-t-elle sur le déroulé des entraînements. «Pour pouvoir les attacher, je suis obligée de leur donner des graines» s’amuse-t-elle encore.
En ce qui concerne la préparation, c’est Marine qui s’en chargera : «je prendrais du foin d’ici, de la luzerne et quelques granulés pour le concours. Mais oui, c’est moi qui vais les préparer».
Pour cette 66e édition dédiée aux concours d’élevage, Marine ne sera pas seule, puisqu’elle sera accompagnée de son petit frère de dix ans, qui présentera un veau, lors de la présentation des enfants dimanche.