Vendredi 18 octobre, Gérard Lepage, président de la Section départementale des anciens exploitants agricoles, avait convié ses pairs à la 30ème assemblée générale sur le thème «Bien vivre en Meuse». De nombreux acteurs tels que le Conseil départemental et l’ASEPT sont venus présenter leurs actions en faveur des plus âgés.
«L’agriculture est en crise, cela ne vous a pas échappé. De nombreux anciens ont participé aux manifestations soit sur les barrages, soit dans les exploitations, pour permettre aux actifs de manifester. C’est notre rôle de soutenir nos agriculteurs. Même en retraite, nous gardons notre âme de paysan et restons solidaires de nos anciens» a introduit Gérard Lepage, devant la centaine de personnes venues assister à la 30e assemblée générale de la Section départementale des anciens exploitants (SDAE), vendredi 18 octobre à Benoîte-Vaux.
«Hélas, la météo, les récoltes en dessous des espérances fragilisent de nombreuses exploitations, et la situation politique actuelle fait craindre le pire par rapport aux promesses du gouvernement précédent» a-t-il poursuivi. En effet, depuis le début de l’année, les agriculteurs doivent faire face à de nombreux défis. Entre mauvaises conditions météorologiques pour les récoltes, la mise en place d’un nouveau gouvernement après sa dissolution en juin dernier et la Fièvre catarrhale ovine (FCO) présente depuis début août sur le territoire, autant dire que les conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles…
Faire vivre les aînés
«En ce qui concerne les retraites, pas d’avancées depuis l’année dernière, mais plutôt des reculs. La mise en place des vingt-cinq années est très attendue» a-t-il déploré. «Donc beaucoup de combats syndicaux en perspective» a-t-il poursuivi. Cette année encore, la défense des retraites reste la principale revendication de la section.
Le président a aussi évoqué «le lien social et la convivialité», un aspect important pour les adhérents. Fin septembre, cinquante et un retraités se sont retrouvés lors d’un voyage de six jours, dans un village vacances situé en plein cœur du Parc naturel du Haut-Jura à Maisod, au bord du lac de Vouglans. Une sortie dans un élevage de poules pondeuses, des visites à Cattenom, ainsi qu’une visite d’un site touristique à Beaulieu ont également permis de nouer des contacts et de lutter contre l’isolement.
D’ailleurs, Jean Calais, vice-président en charge de la commission voyage, a annoncé qu’un nouveau voyage était d’ores et déjà en cours de réflexion. «La destination n’est pas encore définie, chacun peut apporter ses idées» a-t-il indiqué. Ajoutant «nous allons essayer de trouver des activités journalières à mettre en place en Meuse. Par exemple, des visites d’entreprises, etc. C’est encore à définir».
S’informer
Côté «vieillesse», Emily Solary, responsable de l’ASEPT Lorraine, a présenté devant une assemblée attentive l’association, ainsi que ses actions. «Nous avons pour mission de promouvoir et réaliser des programmes dans les domaines de la prévention et de l’éducation pour la santé, plus spécialement sur les territoires ruraux, en assurant notamment l’ingénierie, le développement de partenaires transverses et la communication» a-t-elle expliqué.
La responsable a d’ailleurs lancé un appel à volontaires. «Si vous aimez animer des conférences et aider vos semblables, nous serions ravis de vous accueillir dans nos rangs» a-t-elle informé tout sourire.
Les retraités ont également été informés de l’actualité syndicale, avec la prise de parole du président régional des anciens exploitants, Jean Notat. «Après la loi Chassaigne 1 qui devait porter le minimum de pensions de retraite à 85 % du Smic, nous avons réussi à mettre en place la loi Chassaigne 2 qui s’occupe des conjoints» s’est-il satisfait. Non sans toutefois ajouter : «il y a encore des améliorations à faire sur le monde agricole», appelant les anciens à voter lors des élections Chambre prévues fin janvier. «Nous avons beaucoup de difficultés à faire entrer les jeunes retraités dans nos rangs. Il serait intéressant de rajeunir nos équipes et nos troupes» a-t-il conclu avant de laisser la place à Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA.
«J’ai l’impression qu’on vieillit mieux quand il y a du soleil. Mais il n’y a pas de soleil. On veut du soleil !» a-t-il introduit, sous une nuée d’applaudissements.
Venu informer les anciens des activités syndicales des actifs, le président de la FDSEA a déploré «un élevage extrêmement compliqué». «Dans les champs, c’est la galère. L’agriculture meusienne a un cap à passer. Nous avons interpelé le préfet pour lui demander une aide financière exceptionnelle, car on a besoin de soutien pour passer ce cap» a-t-il expliqué. Poursuivant : «nous voulons un prêt garanti par l’État, il faut qu’il fasse son travail. Cela avance trop doucement, il y aura des solutions, mais c’est beaucoup trop statique. La situation est dramatique dans le pays, mais on a encore de l’espoir d’avoir du soutien. 2024 sera une année à oublier».
Un appel au vote
Pour conclure, Jean-Guillaume Hannequin a soutenu les déclarations du président régional des anciens exploitants, Jean Notat, en encourageant à son tour les personnes présentes dans l’assemblée à «voter massivement». «Il faut aller voter, surtout dans cette période trouble» a-t-il clos. Un appel qui sera sans aucun doute suivi par les anciens.
À l’issue de ces retrouvailles, retraités et membres du comité se sont réunis autour d’un repas gourmand et convivial, dans l’une des nombreuses salles du centre d’accueil de Benoite-Vaux.