Du 30 octobre au 3 novembre, une centaine de bénévoles ont participé à la plantation de 18.655 m de haies, à Merles-sur-Loison, sur l’exploitation agricole de Lucas et Thierry Weber (père et fils). Accompagné par la Chambre d’agriculture de la Meuse, ce projet est l’un des plus grands du Grand Est.
Difficile de ne pas remarquer tout ce beau monde, jeudi 31 octobre aux alentours de 14h30, dans la cour de la Ferme Terres de Bons Sens située à Merles-sur-Loison.
Sous les directives de Viktor Macé, fondateur de l’association ardennaise «La Repousse», qui œuvre à l’aide au développement d’une agriculture locale grâce à des chantiers participatifs, la trentaine de bénévoles déjà présente sur place a pu prendre possession des lieux dans le cadre de la plantation de 18 km de haies, prévue jusqu’au 3 novembre. «Quand on nous a dit qu’une centaine de bénévoles avaient répondu présents au projet, on a d’abord été un peu réticents» avoue Lucas Weber, propriétaire des lieux depuis trois ans au côté de son père Thierry.
Faire face aux changements climatiques
Accompagné de Damien Viarre, conseiller biodiversité à la Chambre d’agriculture de la Meuse depuis trois ans, père et fils souhaitaient, à travers la plantation de haies, «apporter de l’ombre aux animaux, lutter contre l’érosion et créer des réservoirs à biodiversité».
Sur plus de 220 hectares de polyculture-élevage, réparties sur quatre communes (Dombras, Villers-lès-Mangiennes, Saint-Laurent-sur-Othain et Merles-sur-Loison), les deux associés élèvent en plein air, des volailles de chair, des porcs gascons, et depuis trois ans, ont réintroduit l’élevage de vaches Limousines et Charolaises.
Éleveurs en agriculture biologique et membres du réseau «Bienvenue à la Ferme» depuis juin 2023, leurs produits profitent aux professionnels comme aux particuliers. «On travaille avec Naturalia, Michelin, en Belgique et même au Luxembourg. On a pu ouvrir une boutique éphémère à Foetz en mars dernier» explique tout sourire Lucas Weber.
Des bénévoles et de la solidarité
Ce projet ambitieux, la famille Weber l’expérimente pour la deuxième fois. En 2021, les deux agriculteurs avaient déjà sollicité la Chambre d’agriculture de la Meuse pour un projet de plantation de 27 hectares de noyers en agroforesterie.
Trois ans plus tard, père et fils réitèrent l’expérience avec une plantation de 18.655 m de haies, aidés par des bénévoles venus de toute la France. «Les haies permettent de découper les parcelles. L’idée, c’est : des parcelles bio, en agroforesterie, avec des haies» indique Lucas Weber.
Durant cinq jours, la centaine de petites mains, tous logés à la MFR de Damvillers se relayent pour planter les 5.220 m de haies restantes (13.485 m ayant déjà été plantées ces trois dernières semaines).
Pour Viktor Macé, tous veulent «apprendre, rencontrer et comprendre une culture». «Certains veulent se rendre utiles, d’autres veulent en apprendre un peu plus. Il y a des personnes de tous métiers, mais ils ont tous un point commun : leur accomplissement». «Puis, le soir, à la Mfr, il y a des ateliers, des activités, ça permet d’échanger» ajoute-t-il.
Au total, 20.769 arbustes ont été paillés et protégés. Ils permettront de limiter les vents dominants, de créer du carbone, et de limiter l’érosion des sols en facilitant le drainage des eaux.
Les plants sélectionnés sur les parcelles agricoles restent locaux, comme notamment le merisier, le noisetier, l’aubépine, l’érable, le cornouiller ou encore le charme. À la vente, leurs prix d’achat sont estimés à deux euros.
Conseiller sur l’exploitation depuis la phase de réflexion, Damien Viarre continuera à suivre le sujet pour assurer les bonnes pratiques et informer sur la réglementation.