Depuis la crise de l’hiver dernier, et malgré des aides d’urgences et de premières mesures de simplifications, certaines promesses se font toujours attendre. Ce mardi 19 novembre, les Jeunes Agriculteurs de la Meuse et la FDSEA se sont rassemblés devant la Préfecture de Bar-le-Duc pour faire entendre leurs voix.
Moins d’un an après les premières mobilisations de l’hiver dernier, et des promesses à moitié tenues de la part du gouvernement, c’est aujourd’hui le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur qui inquiète les agriculteurs.
L’alliance syndicale agricole formée par les Jeunes Agriculteurs de la Meuse et la FDSEA avait appelé vendredi soir, dans une courte vidéo diffusée sur le réseau social Facebook, à ressortir les tracteurs et à reprendre les manifestations.
Et le message s’est fait entendre ! Puisque pas moins d’une cent-cinquantaine d’agriculteurs ont répondu présents, ce mardi, sur le parvis de la Place Reggio à Bar-le-Duc. Venus déposer la centaine de panneaux démontés la veille dans toutes les communes du département et dans le cadre de leur action «L’agriculture meusienne est désorientée», ils ont recouvert les abords de la préfecture.
Deux cercueils en bois, fabriqués par les JA, dans le cadre de leur mobilisation jeudi soir dernier, ont également été déposés. Une façon de montrer que l’agriculture se meurt.
Des promesses qui se font attendre
«L’agriculture française, et plus particulièrement meusienne est désorientée. Il n’y a pas de cap, a dénoncé Jean-Guillaume lors d’une prise de parole. Et ça fait des décennies que dans ce pays, rien n’est fait. C’est inadmissible».
Dans le viseur, les accords de libre-échange avec le Mercosur. Sur les arbres autour de la Place Reggio, des pancartes «Paraguay, Non au Mercosur», «Brésil…» témoignent du mécontentement général.
Après avoir apporté son soutien aux plans sociaux tels qu’Auchan à Bar-le-Duc et Bonduelle à Maizey, Jean-Guillaume Hannequin alerte, «les agriculteurs refusent un plan de licenciement. Et c’est quoi ? C’est le Mercosur. Ce n’est que l’ouverture d’une fenêtre de produit que l’on refuse. On refuse tout ce qui vient de l’Atlantique et qui est produit avec ce que nous n’avons pas». «Aujourd’hui en France, 25 % de son maïs provient du Brésil, alors qu’avant, elle était autosuffisante» déclare le président de la Fédé.
Malgré une concrétisation de certaines promesses telles que les jachères ou la taxation du GNR, «on a complètement échoué sur la simplification» fait-il savoir.
Pour Adrien Seners, président des JA, «rien n’est arrivé chez moi, je passe toujours autant de temps dans mon bureau, ça devient pénible». «Deux jours de pluie et les ruisseaux débordent. On devrait pouvoir nous laisser récurer les fossés, c’est du bon sens paysan» complète-t-il.
En ce qui concerne les indemnités FCO, celles-ci ne s’appliquent qu’aux bovins de plus de douze mois. «Je fais comment ? Je n’en ai pas» indique Adrien Seners. Côté gibier, le président des JA gronde : «il serait peut-être temps que les chasseurs chassent pour de vrai».
Pour appuyer les dires, Jean-Guillaume Hannequin a sorti le calendrier réglementaire. «Personne n’y comprend rien. On attend de nos députés qu’ils crantent cette simplification. Il ne faudra pas reculer, on ne peut pas se permettre de venir tous les six mois pour une petite visite de convivialité sans résultat» a-t-indiqué. Avant de conclure : «l’heure est grave, le pays va mal, il est endetté. Il est temps de remettre de la richesse».
Un moment convivial autour d’une côte de bœuf
En fin de matinée, tous se sont réunis pour déguster une côte de bœuf cuite à la broche, issue de l’atelier de découpe d’Emmanuel Ducros basé à Dieppes. Pour le dirigeant de la FDSEA, «c’est le symbole de notre métier, de notre production. Cette génisse Limousine a été élevée à l’herbe et engraissée au maïs ensilage, avec du tourteau de colza qui a été produit à Baleycourt».
Une belle façon de montrer le savoir-faire meusien, là où les produits importés des pays d’Amérique du Sud ne pourraient être vérifiés en termes d’antibiotiques et de pesticides.
Retrouvez les images de la manifestations des agriculteurs meusiens :




