La force d’un modèle multi-métiers

Après une moisson compliquée, un contexte inflationniste et une crise sanitaire, la coopérative EMC2 a présenté ses résultats et ses perspectives lors de sa première assemblée de section. Elle poursuit sa feuille de route, basée sur la compétitivité, l’innovation et le renouvellement des générations, tout en apportant son soutien à ses adhérents.

«Les assemblées de section sont des temps forts qui cultivent la confiance» a annoncé Bruno Didier, lundi 25 novembre en ouverture de la première assemblée de section d’EMC2. Sept sont prévues sur tout le territoire de la coopérative, pour «présenter les résultats de l’exercice, mais aussi partager nos ambitions et nos perspectives» a poursuivi le président de la coopérative. Environ, soixante-dix personnes, de la section de Bras et de la section 3D, s’étaient réunies à la salle des fêtes de Consenvoye pour écouter les axes stratégiques du groupe pour 2025.

S’adapter face aux résultats de la moisson

«Nous devons amener de la compétitivité et de l’innovation dans nos fermes, sans oublier de parler de l’attractivité de nos métiers pour réussir le renouvellement des générations» a expliqué Bruno Didier, rappelant les enjeux à venir pour le monde agricole et pour la coopérative. Après une année difficile sur tous les secteurs «l’ensemble des activités a été impacté, même la jardinerie», il souligne «la force d’un modèle grâce à la diversité des métiers et l’aspect multicompétences d’EMC2». Il a rappelé que tous les corps de métiers sont dépendants les uns des autres.
Du côté des productions végétales, le vice-président, Jean-Guillaume Hannequin a annoncé des chiffres à la baisse : «il n’y a pas de volume, pas de qualité et pas de prix. Nous avons une assurance récolte mais cela ne suffit pas. Dans nos zones intermédiaires, nous aurons du mal à nous détourner de nos rotations blé, orge, colza. Il faut réfléchir à notre compétitivité».
Avec une météo capricieuse et des fenêtres de récolte très courtes, la coopérative a adapté ses horaires de silo pour s’adapter aux chantiers. Pour aider les agriculteurs, la commission céréales a également revu ses barèmes et elle s’interroge sur les investissements à venir pour faire baisser les charges de ses adhérents. «Nous proposons plusieurs solutions innovantes» a complété David Meder en charge du secteur. Il souhaite soutenir les adhérents 100 % engagés en leur apportant un support de trésorerie.

Des mesures pour faire face à la FCO

Les innovations ne manquent pas non plus du côté élevage où le vice-président, Jean-Louis Flammarion, a fait l’apologie de l’intelligence artificielle dans les robots pour gagner en productivité. Il espère que les technologies pourront être un motif d’approche pour la nouvelle génération. Pour le moment, la décapitalisation du cheptel se poursuit, «avec 65.400 bovins vendus cette année, cela continue de baisser» a expliqué le directeur général Arnaud le Grom de Maret. Il se veut plus positif en secteur ovin avec 36.400 bêtes collectées. Conscients que l’impact de la FCO devrait se poursuivre sur les mois à venir, les responsables du groupe élevage ont annoncé deux mesures : le décalage d’un an des prêts et une offre de restitution des troupeaux avec l’achat d’agnelles.
Le troisième axe majeur de la coopérative concerne le machinisme. Et l’année a été particulièrement riche, avec un évènement majeur et le lancement d’une nouvelle marque. «Nous avons fait un très bon démarrage avec Case IH. La situation aurait pu nous déstabiliser, il a fallu faire connaître la marque, mais nous en avons fait une chance» s’est réjoui Jean-Claude Collin. Pour les tracteurs et machines agricoles des marques Fendt et Massey Ferguson, les responsables ont assuré une continuité de service et d’entretien.
L’activité des énergies renouvelables a également fait l’objet de débats. «C’est une préoccupation permanente» a souligné Thierry Rogé, vice-président à l’innovation. Deux unités de méthanisation sont en fonctionnement. Un projet de méthanisation devrait voir le jour en partenariat avec Suez à Metzervisse. Quant à l’énergie solaire, des projets sont à l’étude pour alimenter les silos. Et concernant, l’agrivoltaïsme, la coopérative se positionnera au premier semestre de l’année 2025.

Maintenir l’équilibre

Bruno Didier a conclu la séance en annonçant que «l’année à venir allait aussi être compliquée». Il a souhaité apaiser son auditoire assurant «la coopérative est assise sur plusieurs pieds. C’est ce qui lui permet de maintenir l’équilibre».
Il a invité tous les participants à se rendre, vendredi 17 janvier, à l’assemblée générale de la coopérative qui se tiendra à partir de 11h à l’abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson (54). Philippe Dessertine, économiste et conférencier, interviendra sur le thème «Le monde agricole en 2025 : entre tensions et opportunités». Les participants sont d’ores et déjà invités à lui poser des questions en scannant un QR code. L’intervention se voulant interactive.