GDS : de l’espoir malgré la conjoncture

Vendredi 29 novembre s’est déroulée, au cabaret l’Angemont de Bras-sur-Meuse, l’assemblée générale du GDS 55. L’occasion de revenir sur une année bercée entre multiples crises et mesures d’accompagnement.

Vendredi 29 novembre aura été une journée de rassemblement pour le département. En parallèle de la manifestation devant la gare de Bar-le-Duc à la suite des annonces de fermeture du siège meusien du Crédit agricole d’ici trois ans, s’est déroulée, au cabaret l’Angemont de Bras-sur-Meuse, l’annuelle assemblée générale du GDS 55.

Avant de filer soutenir les salariés du Crédit agricole, Nicolas Perotin, président de la Chambre d’agriculture de la Meuse, a tout de même tenu s’exprimer sur l’année écoulée. «La moisson a été plus que médiocre, en élevage ça allait, puis la FCO est venue contrarier un sanitaire qui n’allait pas si mal que ça» a-t-il introduit. «L’État nous annoncé 75 M€ d’aides, mais il y a des critères qui font que nous ne sommes pas éligibles, pas en capacité d’y accéder. Le compte n’y est pas, il faudra faire un vrai travail. Nous avons déjà subi 5 M€ de perte, c’est énorme !». Concluant : «il est important que tout le monde se mobilise pour nous, pour la société».
Un message lourd de sens, largement soutenu par la présidente du GDS, Lorine Collin qui aimerait, «malgré un contexte très morose pour l’agriculture», donner «du souffle, une note positive». «Nous allons essayer de garder le sourire, un peu d’optimisme» a-t-elle complété.

Une aide du département

«Dans l’ensemble, le GDS se porte bien, grâce notamment à une organisation rigoureuse» a indiqué Étienne Jacquot, trésorier. Il a détaillé point par point le rapport financier sur la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024. «Rien ne serait possible sans les aides de la Région et du Département» a-t-il précisé. Les finances de l’association terminent l’année dans le vert, avec un excédent de 6.384 €.

Une aide du département en baisse cette année, mais qui reste toutefois «conséquente» selon Benoît Watrin, conseiller départemental délégué à l’agriculture. «J’espère que l’aide restera la même, nous attendons de voir avec l’État. Il y a une vraie volonté du président et du département de garder cette aide à la même valeur». Il annonce 100.000 € d’aides versés à 25 agriculteurs de la cellule Réagir d’ici la fin de l’année. «C’est une aide pour les aider à sortir la tête de l’eau» a-t-il ajouté.

Une progression inquiétante du frelon asiatique

Autre chantier du GDS de la Meuse : la lutte contre le frelon asiatique. Lionel Dumanoit, président de la section apicole du GDS (GDSA) est venu alerter la cinquantaine d’adhérents venus assister à l’assemblée sur la progression inquiétante du frelon asiatique, présent depuis 2018 sur notre territoire. En 2024, plus de 300 nids ont été déclarés.

Lors de leur assemblée générale l’année dernière, la section a annoncé renforcer les moyens de lutte dès 2024. Sept référents volontaires ont été formés, mais seulement deux sur les sept peuvent aujourd’hui exercer et sont équipés de matériels de destruction. «Nous n’avons pas assez de matériels, donc ça ne sera pas avant 2025» se désole-t-il. Financé par la Région, le Département et l’Andra, cet argent servira à acheter plus de matériel. La section dispose de quatre combinaisons anti-frelons, deux lances en carbone 18 m et injecteurs, ainsi que deux lanceurs paintball 3DR5.

D’ici la fin de l’année, le GDSA compte renforcer les équipes et limiter les déplacements aux adhérents. «Nous voulons étendre à tous les adhérents GDS la destruction de nids de frelons gratuitement. Notre objectif est de protéger le plus possible la Meuse» a-t-il conclu.

Une surveillance accrue

Dans sa prise de parole, Floriane Renaud, adjointe au chef de service santé, protection animale et environnement, a quant à elle dressé un bilan sur la FCO et averti sur la Mhe.

Avec 8.205 foyers recensés FCO depuis le 5 août (6e département le plus touché et 4e au niveau régional), des mesures de prévention ont été adoptées. Pour pouvoir faire partir les animaux au niveau européen, vaccin et test PCR sont obligatoires. De nombreuses dérogations sont toutefois possibles. «Rapprochez-vous de nos services pour qu’on vous dise ce qu’il est possible de faire» a déclaré Floriane Renaud sur ces possibilités.

Mais le sérotype 12, apparu début octobre aux Pays-Bas inquiète. «Nous ne savons pas l’impact qu’il aura sur les troupeaux. Pour l’instant, il n’y a pas de vaccin développé contre ce sérotype» fait-elle savoir.

Concerne la MHE, pas de restrictions pour le moment. La Meuse n’étant pas touchée, aucune condition n’est demandée pour les bovins au départ du département à destination de l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg. «L’état a mis en place deux millions de doses pour les bovins, anticipez» a-t-elle toutefois précisé.

Dans l’actualité également, Laurent Foures et Emma Dubaux ont souhaité ajouter un mot au sujet de la BVD, de l’IBR et de la Besnoitiose.
En chiffre :

  • 82 % indemne BVD : «même si nous ne l’avons plus, nous effectuons une surveillance sérologique chaque année» a précisé Emma Dubaux.
  • 97 % indemne IBR. L’objectif pour 2027, 100 % d’élevages indemnes d’IBR.

Pour la Besnoitiose, Laurent Foures affirme : «nous sommes en phase d’avoir réussi notre pari». Huit cheptels ont réformé la totalité des bovins positifs. Parmi les huit élevages détenant des bovins positifs à ce jour, seul six sont engagés dans un protocole d’assainissement. «Nous avons été assez innovants dans nos actions, en allant chercher d’autres technologies» a-t-il complété. «Le défi d’aujourd’hui, c’est d’être attentif sur le dépistage des animaux qui entrent sur le territoire. Je n’arrive pas à faire comprendre aux éleveurs le risque sanitaire qu’ils encourent en faisant rentrer des bêtes venues d’autres régions ou départements sans dépistage».