«Pour une agriculture meusienne forte»

Jeunes Agriculteurs et la FDSEA ont officiellement lancé leur campagne aux élections Chambre d’agriculture en décembre dernier. Depuis, les réunions se poursuivent avec un tour de Meuse, visant à présenter leur programme ambitieux pour l’avenir de l’agriculture du département. Rencontre avec les chefs de file de la liste «Tous ensemble, nous sommes l’agriculture».

  • Que faut-il souhaiter à l’agriculture meusienne pour cette nouvelle mandature ?

Nicolas Perotin, tête de la liste «Tous ensemble, nous sommes l’agriculture» : «J’ai envie de dire : la sérénité, de la visibilité, mais surtout, un temps clément, qui permettent d’espérer des rendements corrects et la fin de la crise sanitaire. D’avoir une vision pour l’agriculture de la part de nos dirigeants. Que l’agriculture redevienne une priorité pour notre pays, ce qui implique que l’on prenne de vraies mesures pour relever les défis. Je parle bien évidemment du revenu. C’est grâce à ce revenu que l’on arrivera à renouveler les générations, mais également à accompagner les agriculteurs dans leur transition écologique pour travailler sur leur durabilité/impact».


Adrien Seners, président de Jeunes Agriculteurs : «Que nos revendications aboutissent au niveau de l’État, que l’agriculture retrouve une vraie place dans la société et que les agriculteurs obtiennent un revenu décent».


Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA : «Il faut déjà souhaiter que l’on arrive à avoir un modèle économique attractif pour renouveler les générations. Il faut que l’on puisse avoir des productions qui génèrent du revenu suffisant pour générer ces installations et puis pour permettre au futur chef de l’exploitation et au chef de l’exploitation existante de pouvoir avoir des projets.
En lien avec le sujet de fond, celui de la souveraineté alimentaire de la France et de savoir comment nous allons la décliner en Meuse. Il faut qu’on arrête d’enrayer la décapitalisation bovine, parce qu’il y a des marchés en face. Nous ne pouvons pas accepter d’importer demain des productions qui ne respectent pas nos standards, sous prétexte que nous n’avons pas été capables de porter une vision compétitive pour nos productions. Bien évidemment, nous aurons un focus particulier sur l’activité laitière en termes de projet.
La filière laitière meusienne est une filière d’excellence, il faut qu’on arrive à porter un projet de modernisation avec des partenariats pour qu’on modernise à vitesse grand V nos exploitations laitières pour diminuer l’astreinte quotidienne et développer, pour reconquérir ce qui est perdu. Nous devons porter cette vision-là et en parallèle, adapter les contraintes réglementaires, il faut la simplifier et c’est aussi ce qui permettra de rendre attractif le métier et de soulager les gens qui investissent».

«Accompagner les agriculteurs»

  • La campagne des élections Chambre bat son plein. Quel est le projet de votre liste commune ?

N. P. : «Rappeler que l’agriculture est un pilier fondamental. On conjugue beaucoup d’enjeux, des enjeux de souveraineté alimentaire, des enjeux d’entretien, etc. Notre projet, c’est de défendre les agriculteurs meusiens, car nous avons nos spécificités. Nous souhaitons également continuer le travail sur le renouvellement des générations. Travailler évidemment sur la force, la durabilité de nos entreprises. Accompagner les agriculteurs pour leur permettre d’atteindre un équilibre technique et économique satisfaisants. L’idée, c’est d’être proactifs, nous ne voulons plus subir. C’est à nous de prendre la main pour faire des propositions qui conjuguent nos enjeux de revenu et les enjeux de la société».


A. S. : «Que les agriculteurs retrouvent la fierté de leur métier, soient fiers de ce qu’ils produisent et que les jeunes soient motivés pour se lancer dans l’aventure du métier et aient envie de s’installer. Travailler sur l’installation, sur le parcours à l’installation, accompagner au maximum les jeunes, mais également les cédants. Comme je le dis à chaque réunion, “s’installer n’est pas évident, mais transmettre n’est pas facile non plus”. Il faudra aussi travailler sur des leviers fiscaux, pour que les jeunes ne soient pas pénalisés au moment de l’installation. Des jeunes sont prêts à s’installer, mais il faut motiver les cédants à céder à des jeunes et pas à l’agrandissement».


J.-G. H. : «Retrouver un cap à l’agriculture, il faut que l’on arrive à faire valoir que dans notre département, on ait une vision non pas à court terme comme elle est déclinée aujourd’hui par le national. Il faut faire remonter nos besoins à moyen et long termes. Un projet de production qui génère du revenu et des perspectives, c’est ça notre projet. Arrêter d’être dans le courtermisme, il faut avoir la capacité de se projeter à dix, quinze ans».

  • Quel autre message souhaitez vous passer alors que les votes pour les élections Chambre ont déjà débuté ?

N. P. : «Évidemment, il faut aller voter. La défense de l’agriculture, ce n’est pas renverser la table quand c’est nécessaire, c’est tout au long de l’année. Il faut avoir de la légitimité, et pour avoir de la légitimité il faut un bon score. Pour moi, l’efficacité passera par un vote massif pour la liste FDSEA/JA. Il y a trop de commentateurs dans la profession, des gens qui commentent ceux qui agissent, alors qu’ils feraient mieux de nous rejoindre pour que l’on puisse travailler au sein d’une organisation efficiente. C’est ce que l’on propose, une organisation efficiente».


A. S. : «Que les agriculteurs fassent la démarche de voter. Il faut une grosse participation aux élections et bien sûr qu’ils votent pour la liste JA/FDSEA. Une liste avec des personnes engagées durant les six prochaines années, qui vont donner de leur temps pour pouvoir défendre le métier. Meilleur sera le score, mieux nous serons entendus et respectés par nos responsables politiques, aussi bien au niveau du département, qu’au niveau national».


J.-G. H. : «La critique est toujours facile, néanmoins, plein de belles choses ont été faites, il faut les soutenir, aller plus vite, aller plus loin. Il est important que l’on ait une vraie majorité. Pour demain, être entendu et être audible par ce pouvoir que le vote nous donnera, pour pouvoir aller discuter avec nos partenaires. Tout ça, il faut une légitimité et c’est au moment de ce vote. C’est le vote de la Chambre d’agriculture qui va donner le pouvoir pour six ans. Donc il ne faut vraiment pas se rater».