Les représentants FNSEA/JA à la rencontre des agriculteurs meusiens

Après un tour de Meuse visant à présenter leur programme ambitieux pour l’avenir de l’agriculture du département, la campagne FDSEA/JA s’est clôturée ce jeudi 23 janvier par un meeting à la salle des fêtes de Thierville-sur-Meuse, en présence de Franck Sander, Sébastien Windsor et Quentin Le Guillous. Simplification, compétitivité, revenu et renouvellement des générations ont été les points forts de cette rencontre.

Dernière ligne droite pour les élections Chambre, après un tour de Meuse visant à présenter leur programme ambitieux, Jeunes Agriculteurs et la FDSEA ont clôturé leur campagne électorale par un meeting. En présence de Franck Sander, président de la FDSEA 67 et de la CGB, membre du bureau de la FNSEA, Quentin Le Guillous, secrétaire général JA national et Sébastien Windsor, exploitant en Seine-Maritime, tous ont pu revenir sur les nombreux sujets d’actualité qui berceront l’agriculture pour les six prochaines années.

Retrouver de la fierté

Avant de laisser la parole aux intervenants, Nicolas Perotin, chef de la liste «Tous ensemble nous sommes l’agriculture» a exposé les priorités pour la prochaine mandature : «ce que l’on souhaite, c’est plus de solutions et moins de réglementation». «Nous devons nous tourner vers l’innovation pour aller vers l’agronomie et le numérique. Notre premier enjeu, c’est celui de la durabilité économique, le revenu dans les entreprises» a-t-il précisé.
«Nous avons besoin de vision et de reconnaissance, les agriculteurs ont besoin de retrouver de la fierté» a-t-il assuré. «C’est dans ces conditions là que nous arriverons à relever le premier défi, celui du renouvellement des générations. Nous y sommes attachés, car nous savons que si les choses restent telles qu’elles, nous allons tous nous appauvrir. La première valeur, c’est la valeur humaine».

Pour Jean-Guillaume Hannequin, président FDSEA, l’avenir de l’agriculture doit avant tout passer par un «projet clair», celui de la reconquête de la souveraineté alimentaire : «ça fait trente ans que dans ce pays, il n’y a pas de projet ». « Depuis 2018, on importe 50 % de notre alimentation, ça fait sept ans que nous constatons cette perte». Pour lui : «l’instant de vote de janvier 2025 définira le projet agricole des six prochaines années».

Construire un cap

Sébastien Windsor, agriculteur en Seine-Maritime sur une exploitation en polyculture élevage de porcs et président des Chambres d’agriculture depuis 2020 a d’abord tenu à souligner l’importance de mettre en évidence «l’intérêt d’une Chambre alliée au syndicalisme». «Si nous ne sommes pas raccords ensemble sur les différents sujets, il ne se passera rien à la fin. C’est notre alignement qui permet de défendre le sujet. Il faut que nous soyons très alignés» a-t-il averti.

Franck Sander, exploitant dans le Bas-Rhin a, quant-à-lui, voulu rappeler que Jeunes agriculteurs et la FNSEA «sont là pour partager et construire des politiques qui ont un cap, qui ont une vision». Non sans toutefois souligner l’importance de «dire quand les choses ne vont pas». «Ce qui est juste il faut le dire, quand c’est faux il faut l’affirmer haut et fort» a-t-il vociféré. «Ce courage, il faut le porter dans les discussions, mais aussi dans les rapports de force pour pouvoir faire évoluer tous ces décideurs qui aujourd’hui, essaient de nous encercler et de nous pousser dans nos retranchements». «Ils auraient raison de le faire, car aujourd’hui nous sommes libres et cette liberté, nous l’avons gagnée. C’est pour ça que des lois vont sortir, ainsi que des textes de lois qui sont importants». Citant en guide d’exemple la loi d’orientation agricole, l’installation, la transmission, les vingt-cinq meilleures années, la loi de finances, ou encore le texte porté par Laurent Duplomb et Franck Menonville, visant à supprimer les entraves normatives. Cette nouvelle proposition de loi pour une levée des restrictions sur les pesticides ou encore des facilités dans la construction de retenues d’eau devrait être examinée par le Sénat en début de semaine.

De l’optimisme pour l’avenir

Au fil des échanges, Nicolas Perotin a souhaité connaître la position des représentants sur l’avenir de l’agriculture : «J’ai parlé de vision tout à l’heure, ai-je raison d’être optimiste ?». Sébastien Windsor a répondu positivement. «Je vois quand même une certaine prise de conscience sur un certain nombre de sujets». «Je pense que la situation économique se détériorant, tout le monde est en train de prendre conscience de l’importance de l’agriculture dans les territoires ruraux. Sur les zones de décarbonisation, tout le monde est un peu en train de réaliser qu’il va y avoir des tensions sur la production agricole. Les industriels commencent à demander à l’agriculture de leur fournir des matières premières». Avant de conclure, serein : «oui, je suis plutôt optimiste sur le sujet».
Une position presque similaire pour Quentin Le Guillous, qui s’est tout de même dit inquiet par une «géopolitique qui fait peur». Entre les États-Unis, le Mercosur et la guerre en Ukraine, «il y a de l’avenir, mais nous allons devoir nous adapter» a-t-il précisé.

Jean-Guillaume Hannequin a également cherché à connaître le point de vue des participants sur la question du commerce international en lien avec la ferme Meuse.
Une question «intéressante» selon Franck Sander, qui considère qu’une des pires erreurs serait de «se replier sur soi-même et fermer les frontières». «On a besoin d’importer plus que jamais». Pour y remédier, il indique falloir «pousser au niveau européen» pour que «des clauses de réciprocités soient mises en place». Prenant en exemple le Mercosur, il indique : «nous importons à bras zéro une agriculture qui ne respecte pas les normes, ni le bien-être animal ni les normes de production». «Le monde de l’agriculture a besoin de jouer pragmatique, compréhensible et accessible».

En fin de meeting, le secrétaire des JA national s’est dit «rassuré». «Vous pouvez aller chercher la victoire haut la main, pour ça, faites vous connaître, appelez, rencontrez vos voisins». «Allez porter la voix, il vous reste huit jours pour six ans. Soyez fiers de l’agriculture en Meuse, soyez fiers d’être adhérents FDSEA/JA» a-t-il conclu sous une salve d’applaudissements.

Quelques chiffres

Devant la soixantaine de participants, Nicolas Pérotin a tenu à donner quelques chiffres sur la Ferme Meuse. «En Meuse, ce sont 2.700 hommes et femmes qui travaillent tous les jours pour l’agriculture pour 2.000 exploitations» a-t-il introduit. 8.000 personnes travaillent dans l’agriculture, dans l’agroalimentaire et la forêt, faisant de ce «petit département» la plus «grande économie».

La Ferme Meuse se distingue principalement par son activité de polyculture-élevage. 55 % du territoire est occupé par des terres agricoles (340.000 hectares). 100.000 par des prairies, le reste en céréales. 500 hectares sont dédiés à l’arboriculture et au maraîchage. «Non seulement on fait de l’arboriculture, mais on fait surtout de la mirabelle. Et on a 30 hectares de vignes dont nous sommes très fiers de ce petit vignoble !» a souligné le chef de liste.

Le département compte 190.000 bovins, dont 40.000 vaches laitières, ainsi que 450 points de collecte. Parmi les produits emblématiques du département, le Brie de Meaux dont 70 à 80 % est produit en Meuse. On y compte également 30.000 vaches allaitantes pour 650 élevages, 23.000 ovins, 40.000 porcins et 824.000 volailles, contribuant ainsi à «la richesse du département».