Se préparer aux nouvelles crises sanitaires

Une journée élevage d’EMC2 a eu lieu autour de la thématique : renforcer la robustesse des troupeaux face aux crises sanitaires émergentes. Le 21 janvier, éleveurs et experts se sont réunis pour approfondir les stratégies d’optimisation des préparations aux vêlages et de gestion de la reproduction, dans le but de renforcer la résilience des exploitations face aux défis sanitaires.

Le 21 janvier, une quinzaine d’éleveurs se sont réunis dès 10h, à la salle des fêtes de Ville-sur-Cousances, pour assister à la journée de formation organisée par EMC2 Élevage, intitulée «être le plus robuste face aux nouvelles crises sanitaires». Cette rencontre avait pour objectif d’explorer les moyens d’optimiser les préparations aux vêlages et la gestion de la reproduction pour renforcer la résilience des élevages face aux crises sanitaires.

Désinsectisation et vaccination

La matinée a débuté par une série d’interventions en salle, animées par des professionnels. La vétérinaire, Pauline Ambroise, a lancé les débats en abordant les nouvelles crises sanitaires et notamment la FCO et la MHE qui inquiètent particulièrement les éleveurs. Les animaux infectés présentent divers signes cliniques qui doivent alerter : fièvre, congestion et ulcères dans la bouche, hypersalivation, irritation du mufle, boiterie, baisse de production laitière… Dans certains cas graves, la mortalité peut survenir.
«Les signes cliniques de la MHE sont les mêmes, mais les lésions sont plus fortes» a expliqué Pauline Ambroise. Actuellement, il n’existe aucun traitement pour ces maladies. «C’est un virus, on peut juste soulager l’animal et éviter les complications» a précisé la vétérinaire, insistant sur la prévention, avec la désinsectisation des animaux et des bâtiments mais aussi un soutien à l’immunité avec un complément en minéraux, vitamines et oligo-éléments. Elle a également recommandé la vaccination, préconisant que celle-ci soit faite avant la sortie dans les parcs. «Même si le vaccin est payant, la MHE est une menace majeure» a complété Olivier Pergent, président d’EMC2 Elevage, favorable à la vaccination avant le printemps.

Optimiser les vêlages

Ensuite, les conseillers spécialisés de Néalia ont pris la parole pour discuter de la manière d’améliorer la résilience des systèmes d’élevage en viande et en lait, avec un focus particulier sur les préparations aux vêlages et la mise à la reproduction.
Ils ont présenté les outils de suivi et de gestion de troupeau proposés par leur groupe. «Avec des indicateurs comme l’intervalle vêlage-vêlage (IVV), le taux de renouvellement, la productivité numérique et le taux de gestation, nous pouvons avoir un suivi économique et technique. Cela donne une cartographie et permet de mettre en avant des stratégies et des leviers de rentabilité» ont expliqué les deux techniciens donnant en exemple que dans un système laitier, «un jour d’IVV en moins c’est entre 2 et 4 € par vache et par jour de gain». Sur un troupeau de cent vaches allaitantes, «un IVV moyen de 391 jours au lieu de l’objectif de 370 jours, c’est cinq veaux non produits». Le suivi de reproduction a un impact économique.
«Il faut équilibrer les rations pour aller chercher de l’énergie et de la reproduction. Les minéraux bien ajustés sont aussi des éléments essentiels pour apporter des performances à votre élevage. C’est un investissement rentable, car, en plus, ce complément aide à mieux lutter contre les virus» ont-ils poursuivi. Leur présentation a mis en lumière l’importance de pratiques adaptées, capables de limiter les risques liés aux crises sanitaires tout en optimisant les performances des élevages.
La dernière intervention de la matinée a été consacrée à la présentation d’outils innovants au service de la reproduction et de la santé des troupeaux laitiers. La directrice de Soplan Élevage, Marlène Nicloux Pasquier, a présenté des solutions technologiques de plus en plus utilisées dans le secteur, que ce soient pour les vaches en salle de traite, au robot ou les génisses. Ces innovations permettent une gestion fine et proactive de la santé animale notamment sur les mammites et les cétoses, contribuant ainsi à anticiper et minimiser les risques sanitaires.

Témoignages en ferme

L’après-midi, les participants ont eu l’occasion de visiter le GAEC de la Fromière, situé à Jubécourt. Les éleveurs ont partagé leurs expériences dans la gestion des vêlages et de la reproduction, ainsi que les pratiques mises en place pour répondre aux crises sanitaires sur leur troupeau.
Ces échanges d’expertises et la découverte de solutions concrètes contribuent à renforcer la compétitivité des élevages en misant sur une gestion proactive de la santé animale.