Une immersion dans l’agriculture Togolaise

Émeline Yvon a vécu une expérience enrichissante au Togo avec l’association AFDI Grand Est. De retour, elle a partagé ses découvertes sur l’agriculture togolaise et les défis rencontrés par les producteurs locaux lors de l’assemblée générale des Jeunes agriculteurs de la Meuse.

Émeline Yvon, administratrice Jeunes Agriculteurs de la Meuse, a récemment vécu une expérience marquante au Togo, dans le cadre d’un partenariat avec l’association AFDI Grand Est. À son retour, elle a partagé son expérience lors de l’assemblée générale du syndicat le 4 février à Nouillonpont, un témoignage riche et émouvant sur son voyage et la découverte de l’agriculture togolaise.
«Dès mon arrivée, j’ai été frappée par la chaleur humaine des Togolais, leur générosité et leur hospitalité» confiait-elle lors de son intervention. Cette rencontre avec un peuple au cœur chaleureux a marqué l’agricultrice meusienne, qui a eu la chance de découvrir non seulement de magnifiques paysages mais aussi une agriculture totalement différente de celle qu’elle connaît.
Son séjour a été rythmé par des rencontres inspirantes, notamment avec le réseau des Jeunes producteurs et professionnels agricoles du Togo de la région centrale (REJEPPAT – RC). Ces échanges ont permis à Émeline de saisir la réalité complexe de l’agriculture au Togo. Dans sa présentation, elle a souligné que le développement de ce secteur est freiné par plusieurs obstacles majeurs. Parmi ces défis, «l’insécurité foncière, la rareté des ressources en eau et des saisons marquées par une alternance de sécheresse et de précipitations excessives», sont les principaux problèmes rencontrés par les agriculteurs locaux.
Ce qui a le plus marqué son expérience, c’est «le manque de reconnaissance de la profession par l’État», accompagné d’un manque de subventions et de soutien institutionnel. Ces difficultés ralentissent considérablement le potentiel de l’agriculture togolaise, pourtant porteuse d’espoir et de solutions durables.

Durabilité et indépendance des exploitations

Cependant, la résilience des agriculteurs togolais ne se limite pas à leur capacité à surmonter ces défis. Le réseau des agriculteurs du Togo organise son système autour de trois grands piliers : «une production agroécologique, qui inclut en particulier le maraîchage, l’autonomie en fertilisation grâce à la production d’engrais minéraux directement sur les fermes, et la commercialisation de leurs produits pour maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur». Ces pratiques visent à améliorer la durabilité et l’indépendance des exploitations agricoles locales tout en protégeant l’environnement.
À travers ce voyage, Émeline Yvon a pu prendre conscience de l’importance d’un modèle agricole basé sur l’action collective et la détermination. Elle a encouragé les jeunes présents dans la salle à renforcer les liens avec les togolais et pourquoi pas participer eux-mêmes à un voyage d’étude afin de «mutualiser les compétences et donner de la crédibilité aux actions mises en place là-bas» et de poursuivre les actions misent en place comme la création de fermes-écoles.