À l’approche de son assemblée générale, l’Union laitière de la Meuse, profite de ses assemblées de section pour dresser un bilan de sa production laitière et de ses actions stratégiques, tout en mettant en lumière les défis du secteur et les projets innovants pour assurer son avenir.
L’Union laitière de la Meuse organise depuis mi-mars ses assemblées de section. Avant l’assemblée générale qui se tiendra le mardi 29 avril à 9h30 dans la salle des fêtes de Thierville-sur-Meuse, les adhérents ont ainsi l’occasion de se regrouper, d’échanger sur leurs pratiques et de mieux comprendre le fonctionnement de la coopérative laitière.
Une vingtaine de personnes se sont réunies à Gercourt, le jeudi 27 mars, pour assister à l’assemblée de la section Nord-Ouest, une assemblée non élective. Ludivine Graftiaux, présidente du conseil d’administration, et Jean-Michel Jassin, directeur général adjoint, ont animé cette réunion, qui a débuté par la projection d’un film d’une quinzaine de minutes présentant les différentes activités du groupe et les chiffres clés de l’année passée.
La plus-value des laits différenciés
En 2024, la production a atteint un total de 362.936.847 litres de lait, une production répartie entre les 481 points de collecte, dont 90 % sont situés en Meuse. Si toutes les fermes collectées sont certifiées Vlog, la principale particularité de la coopérative réside dans la collecte de lait différencié, avec une nouveauté en 2024 : l’arrivée des fermes laitières bas carbone. «Les laits différenciés offrent une certaine plus-value, et les producteurs qui entrent dans cette catégorie sont souvent déjà conformes au cahier des charges», souligne Ludivine Graftiaux. Le prix moyen du lait en conventionnel était de 463,61 €/1.000 litres. Quant à la production bio, un tiers du lait a dû être déclassé. «Il y a une forte saisonnalité des prix» affirme la présidente.
Bien que plusieurs jeunes se soient installés ou aient repris des exploitations laitières, cela n’a pas empêché l’érosion du secteur, avec la perte de vingt-sept exploitations ayant cessé leur activité. Même la mise en place des robots de traite, qui représentent dorénavant 40 % de la collecte, n’a pas empêché cette tendance. L’ULM est toujours en recherche de développement et mettra en place le projet «éleveurs de demain», suite aux assises du lait, pour assurer le maintien de l’élevage laitier. Pour répondre à cette urgence de renouvellement des générations et dynamiser le secteur, «le développement de la marque ULM est notre priorité», conclut la vidéo. Jean-Michel Jassin a également insisté sur l’importance d’accroître la notoriété de la marque Valorlac.
Nouveaux défis pour Valorlac
«Pour faire sortir l’usine de l’ornière, nous devons nous faire connaître», explique-t-il. Bien que l’usine de transformation existe depuis quatorze ans, «certains adhérents ne la connaissent pas encore», déplore-t-il. En 2024, 146 millions de litres de lait ont été traités par le centre de transformation, répartis comme suit : 37 % pour l’ULM, 37 % pour Ermitage, 23 % pour Hutin, et les 3 % restants partagés entre Nestlé et Schreiber. Depuis 2025, Valorlac n’a plus de contrat de cracking et se positionne désormais comme un prestataire de services. L’usine doit évoluer pour s’adapter et intégrer plus facilement les laits différenciés.
Le directeur général adjoint reste optimiste pour les années à venir : «à partir de 150 millions de litres de lait, l’outil devrait être rentable. Nous espérons un équilibre financier en 2025», affirme-t-il, soulignant que l’usine emploie vingt-cinq salariés. Il regarde chaque jour les cours de la crème et du lait pour être le plus rentable possible, tout en maintenant des liens de collaboration étroits avec ses clients et ses partenaires.
La coopérative lance également une réflexion sur sa stratégie de travail pour les cinq à dix prochaines années. Elle va collaborer avec un cabinet spécialisé en performance pour optimiser ses résultats financiers, opérationnels et durables. Un sondage a déjà été réalisé auprès des collaborateurs, des administrateurs et des producteurs. Les résultats de cette étude en cours seront annoncés, lors de l’assemblée générale de 2026.
Des répercussions suite à l’incendie
L’incendie survenu le lundi 20 mai 2024, affectant les services «froid», «épuration» et «maintenance», a eu des conséquences importantes sur l’activité de l’ULM. Bien que 53 sapeurs-pompiers et 15 camions aient rapidement sécurisé la zone à risque, le sinistre a entraîné de lourdes pertes et des charges financières supplémentaires pour la coopérative. En conséquence, les bâtiments existants ont dû être réaménagés, sans qu’une reconstruction ne soit envisagée.