La présence du loup est un sujet qui dépasse désormais le monde de l’élevage. Ce sont maintenant les maires qui font entendre leur voix. À l’occasion du comice agricole organisé dimanche 1er juin, à Landres-et-Saint-Georges (08), les élus de l’Argonne ont lancé une pétition demandant à l’état de faire évoluer la loi.
Pour eux, «ce n’est plus possible». «La situation n’a que trop duré». Alors que les attaques de loups se multiplient dans les Ardennes -près d’une vingtaine de suspicions depuis le début de l’année- la présence du prédateur dans le département inquiète désormais au delà du monde de l’élevage. Cette fois, ce sont les maires qui se mobilisent. à l’occasion du comice agricole qui avait lieu dimanche à Landres-et-Saint-Georges, les élus ont lancé une pétition. Initiée par Jean-Pierre Corneille, le maire de la commune et Thierry Huet, le président de la FDSEA 08, ce texte demande à ce que les pouvoirs publics «prennent réellement le problème au sérieux et agissent».
«Quand nous paysans, parlons du problème du loup, nous ne sommes plus écoutés, déplore Thierry Huet. Alors remettre les maires autour de la table, cela permet de prendre de la hauteur. Car c’est bien l’avenir de nos territoires qui est en jeu».
Faire évoluer la loi
«La seule solution pour avancer sur ce sujet, est de faire évoluer la loi. Que d’‘espèce protégée’, le loup devienne ‘espèce à réguler ou à maîtriser localement’», affirme Jean-Pierre Corneille, rappelant que l’attaque subie dans sa commune a eu lieu à 50 mètres à peine des habitations.
«On commence là à toucher à la sécurité de la population», ajoute Christophe Manceaux, vice-président de la communauté de communes de l’Argonne ardennaise. Benoit Singlit, représentant l’association des maires des Ardennes, partage ce constat. «Nous avons rencontré le sous-préfet pour lui faire remonter l’inquiétude de la population. De plus en plus de témoignages font état d’un loup vu dans un village en pleine journée. Cela atteint la sécurité publique. Il est temps d’agir» souligne-t-il.
Agir avant qu’il n’y aient des accidents. «Là où il n’y a plus d’éleveurs de moutons, on a vu des veaux, des chevaux attaqués. Comment le loup va-t-il se comporter, s’il croise des promeneurs, des enfants. Il y a urgence», témoigne Vincent Thierion. L’éleveur de Rémonville a subi deux attaques. Ne voyant d’autre solution, il a décidé d’arrêter son activité. «Je ne veux pas revivre ça», a t-il invoqué.
Subissant également la présence du loup en Meuse, Jean Guillaume Hannequin, président de la FDSEA de la Meuse a assisté à cette réunion. L’objectif pour la Meuse de faire signer cette pétition aux élus du département afin de donner de l’ampleur à cette action.
Virginie INGEBOS