Innov’Action : Des solutions concrètes en expérimentation

Vendredi 20 juin, les Chambres d’agriculture de la Meuse et du Grand Est ont organisé Innov’Action 2025, une journée dédiée à l’agriculture biologique. Sur deux sites à Euville et Vignot, professionnels et agriculteurs ont pu découvrir des expérimentations variétales, des ateliers techniques et des projets innovants, illustrant les avancées concrètes.

Vendredi 20 juin, les Chambres d’agriculture de la région et du département ont convié les professionnels à une journée d’immersion technique sur deux sites agricoles à Euville et Vignot, dans le cadre de l’événement Innov’Action 2025. L’objectif était de mettre en lumière des solutions concrètes pour faire progresser les pratiques en agriculture biologique.
Conférences, ateliers, échanges et visites de terrain ont rythmé cette journée placée sous le signe de l’innovation et du partage d’expériences. Les visiteurs ont notamment pu découvrir une plateforme expérimentale conduite en agriculture biologique, en conditions réelles, dans le contexte climatique spécifique de la Lorraine.

Un accompagnement local depuis plus de quinze ans

«C’est très important d’avoir ce genre de plateformes. Elles permettent de produire des références techniques fiables, issues directement du terrain», souligne Xavier Arnould, le premier vice-président de la Chambre d’agriculture de la Meuse.
Depuis plus de quinze ans, les Chambres d’agriculture accompagnent l’essor de l’agriculture biologique. Grâce à leur ancrage local, elles ont su construire un socle solide de connaissances pratiques, précieuses pour orienter les agriculteurs dans leurs choix.
C’est à Vignot sur la parcelle d’Étienne Maillard, agriculteur converti en bio depuis 2019, qu’a été menée l’expérimentation mise en avant lors de cette journée. Le blé y occupait une place centrale. À quelques jours du début de la moisson, de nombreux agriculteurs ont fait le déplacement pour observer les résultats.
Élodie Petit, conseillère agronome spécialisée en agriculture biologique, a présenté les essais réalisés cette année. Toute la plateforme a été semé le 26 octobre 2024. «Nous avons intégré vingt-cinq variétés de blé, dont deux blés biscuitiers et un blé dur», a-t-elle expliqué. Un panel large et représentatif, pensé pour répondre à la diversité des débouchés. «La filière biscuiterie a de plus en plus de demandes», précise-t-elle. Le blé dur, encore peu cultivé, suscite quant à lui un intérêt croissant. Parmi ces essais, la technicienne remarque que le blé «variété de population» s’adapte parfaitement au climat et au sol. «Tous ces résultats sont aussi applicables aux conventionnels» insiste Xavier Arnould.

Diversification des cultures : un levier stratégique

Les rotations étant plus importantes en agriculture biologique, des tests ont également été présentés sur des cultures secondaires. La diversification devient une stratégie pertinente, tant sur le plan agronomique qu’économique. «Il faut faire évoluer les rotations pour assurer les rendements et avoir de meilleurs résultats», conseille Élodie Petit. À ce titre, les visiteurs ont pu découvrir une vitrine secondaire composée de triticale, d’orge d’hiver, d’avoine, d’épeautre et de petit épeautre. Pour chacune de ces espèces, deux à quatre variétés ont été sélectionnées afin d’en permettre une comparaison rigoureuse. Par ailleurs, les protéagineux et les méteils étaient également à l’étude dans le cadre de ces expérimentations.
Toutefois, toutes les innovations ne se déroulent pas sans difficulté. La micro-parcelle associant pois et triticale, pourtant prometteuse, a subi d’importantes attaques de sangliers quelques jours avant la visite. Une problématique récurrente qu’Étienne Maillard rencontre fréquemment sur ces cultures.

Le rôle des auxiliaires de cultures

Sur ce pôle grandes cultures, les visiteurs ont également pu s’intéresser à un atelier dédié aux auxiliaires de cultures, mettant en lumière deux projets majeurs. Le premier, Auxiferme, mené en partenariat avec Arvalis, envisage les haies comme réservoirs naturels d’auxiliaires pour la protection des cultures. Le second, Auxi’blé, vise à favoriser la régulation naturelle des pucerons de printemps sur blé. Par ailleurs, un atelier consacré à la connaissance des sols, avec la présentation d’un pénétromètre pour analyser la qualité du sol était proposé. Un autre sur l’optimisation des rotations en agriculture biologique complétait le programme sur le site de Vignot.
En parallèle, à Euville, un pôle dédié à la qualité du grain et de la semence était accessible sur la plateforme de triage et de stockage de la Sarl des Grains bio, offrant aux visiteurs un aperçu des enjeux liés à la valorisation et à la conservation des récoltes en bio.