La septième édition des Trophées de l’agriculture s’est déroulée vendredi 12 septembre, au cinéma Caroussel de Verdun. Un moment fort pour saluer l’engagement et la passion de celles et ceux qui font vivre l’agriculture meusienne.
Ils sont agriculteurs, éleveurs, producteurs… et ils font battre le cœur de la Meuse. Vendredi 12 septembre, au cinéma Caroussel de Verdun, la septième édition des Trophées de l’agriculture a mis en lumière les parcours de celles et ceux qui font vivre le territoire.
Organisé par le groupe EBRA et la Chambre d’agriculture, en partenariat avec le Crédit Agricole, l’Ulm, Emc2, Gan et le département de la Meuse, sept trophées ont été distribués, à travers différentes catégories.
La relève au féminin
C’est Océane Aubriet, agricultrice au sein du GAEC des Deux-Terres à Véry, qui a ouvert le bal des récompenses en recevant le prix dans la catégorie «Renouvellement des générations». Associée avec son conjoint sur l’exploitation, elle a repris l’activité familiale en
polyculture-élevage, après le décès de ses parents. «Je suis fière d’avoir repris l’exploitation familiale, c’est un hommage à mes parents» a confié la lauréate, émue.
Et elle n’était pas la seule à incarner cette nouvelle génération d’agricultrices engagées. Anne Muller, 25 ans, a reçu le prix de l’agriculture au féminin après avoir repris l’exploitation ovine de son père, «La Ferme de Palameix» à Troyon, pour y créer une fromagerie fermière spécialisée dans le lait de Jersiaises. Avec son conjoint, Alexandre Laflotte, elle a transformé cette exploitation ovine en une ferme bovine baptisée «La Mulotte», dédiée à la production fromagère. Convertie à l’agriculture biologique, l’exploitation transforme la totalité du lait dans son laboratoire sur place. Depuis janvier 2024, «La Mulotte» est intégrée au réseau Bienvenue à la Ferme. «En tant que femme, c’est plus difficile de s’installer, il faut se battre plus que les hommes, mais il ne faut rien lâcher ! Ce n’est pas parce que l’on est une fille qu’on n’en est pas capable ou qu’on ne peut pas y arriver», a-t-elle confié avec détermination.
Excellence, innovation et territoire
Jérôme Dumont, président du Conseil départemental de la Meuse, a remis le Trophée de l’excellence meusienne. «L’excellence meusienne, ce sont vous, les agriculteurs. Soyons fiers de notre territoire, de nos produits, de ce que nous faisons. La véritable force de la Meuse et de son agriculture, c’est sa diversité, et c’est cette diversité qui fait notre richesse», a-t-il déclaré en préambule, avant de remettre le prix au syndicat IGP Côtes de Meuse. Ce collectif, qui réunit cinq domaines viticoles meusiens, œuvre depuis 2011 à la valorisation des vins du territoire. Leur vignoble s’étend aujourd’hui sur quinze communes du Parc naturel régional de Lorraine, pour une surface d’environ 45 hectares.
La soirée a également mis en lumière l’innovation, récompensant Thomas Voisin, fondateur de Sol’Innov, créée début 2024 à Gondrecourt-le-Château. Après un lancement dans le négoce de compost, il a rapidement lancé une plateforme de compostage de 10.000 m², équipée d’un pont-bascule et de bureaux. Sol’Innov collecte et traite désormais des déchets pour produire un compost fini, conforme aux normes du secteur.
Le prix «Agriculture au cœur du territoire», a été remis par Nicolas Pérotin, président de la Chambre d’agriculture, à l’association Perséphone. Créée en 1992 par un groupe de jeunes agriculteurs sportifs, l’association organise chaque année un raid aventure à destination d’un public collégien. Pendant deux jours, les participants découvrent le territoire meusien à vélo, canoë, avion ou escalade. Le bivouac a lieu sur une ferme, présentée par son propriétaire lui-même, afin de les sensibiliser à leur métier.
Les jeunes récompensés
Avant de décerner le dernier trophée «coup de cœur» de la soirée, les jeunes ont été mis à l’honneur dans la catégorie enseignement agricole. Après la projection des films réalisés par chaque équipe, le public a plébiscité le quatuor Jade Liput, Zélie Chatiaux, Baptiste Drouet et Shawn Royer-Tresson, qui a recueilli 59,26 % des voix. Tous ont valorisé l’attractivité du métier d’agriculteur, mais leur format, inspiré de la micro-série Bref, leur a permis de se démarquer. «Nous avons voulu aborder le sujet avec humour et optimisme, malgré les difficultés du métier», confiait Shawn, qui a reçu le prix aux côtés de Zélie.
Enfin, le prix «coup de cœur» remis par le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, a été décerné à l’Association des éleveurs Meusiens. Depuis 46 ans, l’association met en lumière l’agriculture locale à travers foires, concours et formations. Elle soutient particulièrement les jeunes éleveurs, encourageant leur engagement pour revitaliser l’élevage dans la Meuse. Convaincue de l’importance des nouvelles générations, l’association travaille aussi à rapprocher éleveurs et grand public, offrant ainsi une vitrine valorisante du savoir-faire local.
Un prix du plus beau village
Cette année, la soirée a aussi fait la part belle aux villages avec le concours «Mon beau village», lancé par l’Est Républicain. Six communes meusiennes étaient en lice, toutes espérant décrocher le prix. Et c’est finalement Sorbey qui s’est imposé, récoltant 48 % des voix. Petit village de 233 habitants, Sorbey a su séduire par son esprit collectif, illustré notamment par la réfection originale des vitraux de son église. Chaque verrière forme une constellation, composée des noms des donateurs. «Quand on m’a dit que Sorbey faisait partie des six plus beaux villages de Meuse, j’ai d’abord cru à une blague», a plaisanté Julien Michels, maire de la commune.