Ce mardi 4 novembre, au Leclerc de Bar-le-Duc, la FDSEA 55 et les Jeunes Agriculteurs ont étiqueté les produits non conformes aux normes françaises, dénonçant ainsi la concurrence déloyale qui pèse sur les producteurs locaux.
Fidèles à leur promesse d’une mobilisation «calme, sans tracteur ni blocage», les syndicats FDSEA 55 et Jeunes Agriculteurs se sont rassemblés, mardi 4 novembre, devant l’hypermarché Leclerc de Bar-le-Duc pour une opération d’étiquetage.
Pendant plus d’une heure, la trentaine d’agriculteurs, par petits groupes, ont inspecté les rayons pour vérifier la provenance des produits. Les denrées importées, ne répondant pas aux normes de production françaises, ont été signalées par une étiquette jaune fluo apposée sur leur emballage.
Cette initiative visait à interpeller les consommateurs sur la concurrence jugée déloyale entre les productions françaises et étrangères, mais aussi à alerter sur une communication parfois trompeuse de certaines marques quant à l’origine réelle des produits. «Nous ce qu’on veut, c’est alerter les consommateurs sur ce qu’ils achètent et ce qu’ils mangent» indique Xavier Arnould, président de la FDSEA.
«Nous savons que les consommateurs n’ont pas un budget extensible, mais en France, nous avons la capacité de produire de l’alimentation saine et de qualité. On doit juste avoir les moyens de production». En dix ans, 100.000 fermes ont disparu en France, soit une baisse de 21 % du nombre d’exploitations, un recul inquiétant qui illustre les défis du secteur agricole.
Des origines parfois floues
Dans leur ligne de mire, les produits de première nécessité, «des produits emblématiques» comme le miel, «alors qu’il y a une forte production en Meuse», souligne le président de la FDSEA.
Au rayon viande, Rémy Lanterne, secrétaire générale de la FDSEA alerte : «on a du poulet qui provient de trois pays différents : Belgique, Pays-Bas et France. On fait comment ? On choisit ?». «C’est une honte, on trompe le consommateur !», s’indigne-t-il. Même constat pour les yaourts ou encore le lait Eco+, dont l’origine n’est pas indiquée.
Les agriculteurs pointent également la célèbre pâte à tartiner Nutella, très prisée des consommateurs. «Ce sont des produits qui marquent les gens, mais qui créent une vraie distorsion de concurrence», ajoute Xavier Arnould.
Mettre les produits français à l’honneur
«La direction a pris l’engagement de ne plus faire entrer de miels hors France. Ça avance !», s’est félicité Xavier Arnould, après son entrevue avec Adrien Herluison, PDG de l’hypermarché Leclerc. «Nous devons nous revoir pour travailler sur d’autres filières, comme la viande dont on peut être fiers».
L’action s’est poursuivie dans l’après-midi dans les Intermarchés de Fains-Véel et du centre-ville, où les syndicats agricoles ont alerté la direction sur la provenance du miel, souvent importé d’Ukraine.
Les consommateurs ont également pu déguster des produits locaux, parmi lesquels de la viande de bœuf et d’agneau, du brie de Meaux et du jus de pomme artisanal.
Le président de la FDSEA espère désormais «aller au-delà des produits français, pour promouvoir davantage les produits meusiens». «Nous avons tous notre part de responsabilité (État, consommateur). Nous ne sommes pas obligés d’attendre l’autre pour pouvoir le faire» a-t-il conclu.

