La section des anciens exploitants de la FDSEA de la Meuse a tenu son assemblée générale à Benoîte-Vaux. L’occasion d’aborder les dossiers de retraites, de valoriser la transmission entre générations et de rappeler l’importance du lien social au sein du monde agricole.
Jeudi 6 novembre, les anciens exploitants agricoles de la Meuse se sont réunis à Benoîte-Vaux pour l’assemblée générale de leur section départementale, affiliée à la FDSEA.
Le président, Gérard Lepage, a ouvert la rencontre en rendant hommage aux membres disparus. Il a rappelé que cette journée était «un moment de partage», mais aussi l’occasion de dresser le bilan syndical de l’année écoulée. «Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes forts, plus nous sommes écoutés», a martelé le président, en rappelant les avantages d’être adhérent à la section.
Luttes pour les retraites
«La défense des intérêts des retraités du monde agricole» demeure au cœur de l’action de la section. À ce titre, Huguette Durant, administratrice nationale, est revenue sur la question des retraites, retraçant «un historique des lois et des luttes, année après année», jusqu’aux lois «Chassaigne», qui visent à réduire les écarts entre la retraite agricole et celle des salariés, tout en reconnaissant plus justement le travail des conjoints collaborateurs. «Ces lois sont de réelles avancées, mais il y a toujours beaucoup d’inquiétude sur le montant des retraites», a-t-elle souligné.
Elle s’est félicitée qu’une réforme prévoie qu’à compter de 2026, la retraite de base des non-salariés agricoles soit calculée sur leurs 25 meilleures années d’activité, et non plus sur l’ensemble de la carrière, afin de lisser les effets des années à faibles revenus. Elle reste toutefois prudente, rappelant que «le décret n’est toujours pas sorti».
«Ces attentes sont légitimes» a appuyé Xavier Arnould, président de la FDSEA. «Nous vous accompagnons pour que vous ayez des retraites décentes. La FDSEA défend tous les agriculteurs à chaque étape de votre vie professionnelle». Il a enfin souligné que les anciens sont «les gardiens de la mémoire collective. Les actifs ont besoin de votre regard, de votre recul et de votre avis», réaffirmant ainsi l’importance de maintenir le lien entre les générations.
Des voyages pour la cohésion
Le lien social occupe une place essentielle pour les membres de la section. Jean Calais, vice-président de la SDAE, a d’ailleurs évoqué les différentes sorties proposées en 2025, avec notamment la visite de la mine de sel de Varangéville et celle d’une exploitation avicole labellisée rouge dans le département.
Du 27 septembre au 4 octobre, quarante-neuf participants ont pris la route de la Normandie pour un séjour d’une semaine alliant découvertes culturelles et agricoles, avec notamment la visite d’une exploitation de «vaches kiwi», issues d’un croisement entre la Jersiaise et la Frisonne.
Un projet de voyage en Auvergne est déjà envisagé pour 2026. « Il est important pour notre section de développer la convivialité», a conclu Gérard Lepage.
La journée s’est d’ailleurs achevée autour d’un repas partagé, dans une ambiance chaleureuse et amicale, après l’intervention du docteur Éric Kariger, gériatre au CHU de Reims, qui a abordé la thématique du «bien vieillir» sous l’aspect médical et le confort de vie.
MSA Marne Ardennes Meuse : des chiffres mais surtout des actions
À l’occasion de l’assemblée de la SDAE, Mickaël Jacquemin, nouveau président de la MSA Marne Ardennes Meuse et agriculteur dans la Marne, est venu présenter les chiffres clés de l’organisme. Il a tenu à rappeler que «la MSA, ce ne sont pas que des cotisations», soulignant que la Mutualité sociale agricole assure également de nombreuses prestations : retraite, santé, famille, accidents du travail ou encore action sociale.
En 2024, la Msa Marne Ardennes Meuse comptait 140.618 ressortissants, avec une progression du nombre de salariés. Parmi eux, 14.952 sont des chefs d’exploitation. Le territoire regroupe 12.235 exploitations couvrant 917.750 hectares, dont 33 % consacrés à la viticulture et 30 % aux cultures céréalières.
Les cotisations perçues s’élèvent à 475,7 millions d’euros, tandis que les prestations versées dépassent les 700 millions d’euros. À elles seules, les retraites représentent 66 % de ces prestations, soit 470 millions d’euros versés aux 76.139 retraités affiliés. «Pour schématiser, les retraites sont couvertes par les cotisations, et le reste, c’est de la dette» a expliqué le président.
Mais la MSA, c’est aussi un ensemble de services, d’actions de prévention et d’initiatives en faveur des familles, qui témoignent de son rôle essentiel au cœur du monde agricole.

