Assemblée générale du GDS : accompagner les éleveurs

Vendredi 28 novembre, le GDS 55 a tenu son assemblée générale à la salle polyvalente de Lacroix-sur-Meuse. L’occasion de faire le point sur l’année écoulée, entre actions menées et actualité sanitaire.

FCO, MHE, DNC ou encore grippe aviaire : le GDS 55 a dressé le bilan de l’année, vendredi 28 novembre, lors de son assemblée générale annuelle, qui s’est tenue dans la salle polyvalente de Lacroix-sur-Meuse.
Étienne Jacquot, trésorier, a présenté point par point le rapport financier sur la période du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025. Cette année, le GDS enregistre un déficit de 47.094 €, en grande partie lié à l’aide à la vaccination réclamée lors de la dernière assemblée générale. Cette aide d’environ 102.000 €, représente 72 % de la cotisation financière du GDS. Les éleveurs ont bénéficié d’une aide totale de 503.259 €.
«Malgré un contexte financier difficile, le GDS démontre sa capacité à poursuivre une action dynamique et attractive qui bénéficie à tous les éleveurs», a souligné Étienne Jacquot, en rappelant : «rien ne serait possible sans l’appui financier de nos partenaires», citant notamment le Département et la Région*.

Une progression inquiétante du frelon asiatique

L’assemblée a également permis de revenir sur un autre enjeu majeur pour les éleveurs : la lutte contre le frelon asiatique. Lionel Dumanoit, président de la section apicole du GDS (GDSA), a alerté la cinquantaine d’adhérents présents sur la progression inquiétante du frelon asiatique, installé sur le territoire depuis 2018. En 2025, 1.000 nids ont été déclarés, dont 700 ont déjà été détruits par les seize brigadiers du GDSA.
Financée par la Région, le Département et l’ANDRA, la section dispose désormais d’un équipement renforcé : quinze combinaisons anti-frelons, deux lances en carbone de 18 m avec injecteurs et quatorze lanceurs paintball 3DR5. Une nette augmentation par rapport à 2024, où la section ne comptait que deux destructeurs et un équipement limité.

Grippe aviaire et DNC

La santé animale a également été au cœur des discussions, avec un focus sur l’évolution de la grippe aviaire et la DNC. Daniel Grosjean, directeur départemental adjoint à la DDETSPP 55, a alerté sur la situation actuelle et les mesures de prévention mises en place pour protéger les élevages. En France, l’influenza aviaire a touché 70 élevages au 28 novembre, principalement dans les Pays de la Loire, notamment en Vendée.
«Deux élevages sont toutefois concernés dans le Grand Est», a précisé Didier Grosjean : un élevage de poules en Haute-Marne et un élevage de dindes en Marne.
Les observations sur la faune sauvage sont également préoccupantes. Plus de 5.000 grues cendrées ont été affectées sur le lac du Der et plus de 500 sur les étangs de Lachaussée. Ces oiseaux migrateurs, très sensibles au virus, constituent un indicateur clé de la circulation de la maladie dans la région, soulignant l’importance de la vigilance pour les éleveurs et les mesures de biosécurité mises en place.
La DNC, elle, continue de peser lourdement sur les élevages. La maladie touche près de 45 % des animaux et peut provoquer une mortalité allant jusqu’à 10 %. Caractérisée par l’apparition de nodules cutanés, elle se transmet principalement par les mouches piqueuses, comme les stomoxes et les tabanidés.
«Il faut éradiquer la maladie totalement et immédiatement», a insisté Didier Grosjean. En France, 105 foyers ont déjà été confirmés. Pour limiter sa propagation, les autorités imposent des mesures adaptées selon les zones : dans les zones de protection, freiner l’extension ; dans les zones de surveillance, mettre en place des barrières sanitaires ; et dans les zones réglementées, restreindre ou interdire les mouvements de bovins au sein de l’Union européenne.

Maladies, coûts et vaccination

Emma Dubaux, technicienne spécialisée dans les actions IBR, BVD, paratuberculose et varron, a ensuite dressé un état des lieux des principales maladies suivies dans le département. Concernant l’IBR, seuls trois élevages restent infectés, soit 91 bovins. L’objectif demeure fixé à 2027 pour parvenir à un cheptel meusien 100 % indemne.
La Besnoitiose reste également sous surveillance, avec sept cheptels touchés et 23 bovins positifs. Pour la BVD, la situation apparaît plus favorable : 977 cheptels présentent aujourd’hui un statut épidémiologique satisfaisant.
«La phase d’assainissement laisse désormais place à la phase de surveillance», a toutefois rappelé Emma Dubaux, soulignant la nécessité de maintenir la vigilance.
Sophie Leroux, responsable du marché «agricultures» à la Chambre d’agriculture de la Meuse, a présenté le bilan économique de la FCO. En Meuse, la maladie a généré un impact estimé à 22 millions d’euros depuis son apparition, avec de nombreuses pertes enregistrées dans les élevages.
Pour soutenir les exploitants, plusieurs dispositifs ont été mobilisés. FranceAgriMer a d’abord déployé une enveloppe de 3,5 millions pour le département. Le dispositif M23 (FEADER) a permis la prise en charge des pertes indirectes, tandis que le GDS et ses partenaires ont financé les vaccins. Au total, près de 7 millions d’euros de compensations ont été versés aux agriculteurs meusiens.
En fin d’assemblée, Philippe Furaux et Simon Groot Koerkamp, respectivement premier et deuxième vice-président, ont fait le point sur l’aide exceptionnelle sollicitée par les éleveurs lors de la précédente assemblée générale. Au total, 492 cheptels bovins soit 70.376 animaux vaccinés et 56 cheptels ovins (15.608 animaux vaccinés) ont pu bénéficier du dispositif.
«La Meuse est le premier département à avoir vacciné et celui qui compte le plus grand nombre d’animaux vaccinés», s’est félicitée Lorine Collin dans son rapport moral. Avant de conclure, «continuons à avancer avec détermination et à défendre la qualité de nos élevages, à protéger notre cheptel et à porter haut les valeurs agricoles qui nous ressemblent !».

(*) Mais aussi l’Agence de l’eau Rhin Meuse, les Codecoms Aire Argonne et Sammiellois, la Chambre d’agriculture, l’ULM, Seenorest, EMC2 Elevage et le GDS.