Vendredi 25 avril, l’Association des éleveurs meusiens (AEM) avait réuni ses adhérents à la SCEA Victor, chez Pierre Hugo à Hannonville-sous-les-Côtes, pour sa traditionnelle assemblée générale. Étienne Page, président de l’association et Émeline Yvon, animatrice, ont fait le bilan de l’année 2024 et annoncé les événements pour l’année à venir.
L’ambiance était studieuse et conviviale, vendredi 25 avril, à Hannonville-sous-les-Côtes. Les éleveurs meusiens s’étaient réunis nombreux à la SCEA Victor pour l’assemblée générale annuelle de l’Association des éleveurs meusiens (AEM).
Une association toujours plus présente
Chargée de l’animation au sein de l’AEM, Émeline Yvon est revenue sur les temps forts de l’année 2024. Fidèle à ses habitudes, l’association a pris part comme chaque année à la foire de Stenay, rendez-vous incontournable du monde agricole local. L’événement a été marqué par l’organisation de plusieurs concours : Holstein (soixante animaux), Charolais et Jersey (douze animaux chacun), ainsi que par un concours de chevaux Ardennais. Un concours de jeunes présentateurs, impliquant une vingtaine d’animaux, a également animé la journée. Le public a pu découvrir une exposition de chèvres, tandis qu’une vingtaine d’enfants ont participé au traditionnel défilé des veaux, moment toujours très attendu.
L’AEM a également marqué sa présence lors de la foire agricole de Bar-le-Duc. À cette occasion, cinquante-cinq animaux ont été présentés dans le cadre du concours Prim’Holstein. Le public a aussi pu assister à une présentation de race et à un concours de jeunes présentateurs, mobilisant une quinzaine d’animaux. Comme à Stenay, les enfants ont apporté leur touche de fraîcheur avec une présentation des veaux, sous un soleil généreux.
La 67e édition de Verdun Expo a été un «moment incontournable pour de nombreux éleveurs». Rendez-vous de rentrée, la foire de Verdun attire chaque année un large public. «C’est une belle opportunité pour notre agriculture locale» s’est enthousiasmée Émeline Yvon. «Ça permet d’exposer notre savoir-faire et surtout de créer des échanges entre professionnels, mais également avec le grand public».
Malgré l’arrivée de la Fièvre catarrhale ovine (FCO) début août, l’édition 2024 a été maintenue dans de bonnes conditions. «On a réussi à maintenir comme il fallait l’édition», a assuré l’animatrice. Avec un taux de participation de 60 % par rapport aux inscriptions initiales, pas moins de soixante-quatre élevages ont pris part aux six concours organisés durant le week-end (Holstein, Charolais, Limousin, etc.). Une des spécificités de cette édition a été l’organisation d’un concours dédié aux génisses des races Jersey et Brune, qui a réuni des élevages des départements voisins, dont une forte délégation de la Côte-d’Or, accompagnée d’une quinzaine d’animaux.
«Mettre en avant le savoir-faire meusien»
Des concours… mais pas que. «Je pense que l’on peut saluer l’arrivée de la jeunesse» a indiqué Émeline Yvon. «Je pense que l’avenir des concours sera plus ou moins brillant». En effet, quarante-six jeunes ont participé aux concours de présentation, tant en races laitières qu’en allaitantes, tandis que dix-sept enfants ont pris part à la présentation des veaux. «L’avenir est prometteur, c’est certain», a conclu Émeline Yvon.
Lors de la présentation du bilan financier, Adrien Seners, trésorier, a révélé un total de 143.142 € pour l’année 2024. Pour l’exercice 2025, l’association prévoit un actif de 135.694 €, une baisse expliquée par la collaboration avec Verdun Expo sur le dossier de l’électricité. «L’AEM a travaillé en étroite collaboration avec Verdun Expo et leur électricien qui a chiffré l’achat de matériel et la pose» a expliqué Étienne Page, président de l’association. «Nous allons sûrement investir dans le matériel électrique pour la Foire de Verdun» a-t-il ajouté. La trentaine de participants en ont profité pour réélire à l’unanimité le conseil d’administration.
Lors de son rapport moral, le président a tenu à rappeler le dynamisme qui anime l’association. Il a salué l’implication constante des éleveurs, sans lesquels, a-t-il souligné, «aucune des actions menées ne serait possible». Selon lui, l’année 2024 marque enfin une amélioration notable de la conjoncture économique pour l’élevage, une évolution attendue et qui vient récompenser les efforts fournis sur le terrain. Il a toutefois nuancé cette embellie en déplorant la persistance de crises sanitaires à répétition, qui continuent de fragiliser la filière. «Pour autant nous restons toujours aussi motivés pour mettre en avant le savoir-faire des éleveurs meusiens» a-t-il affirmé.
L’assemblée générale s’est poursuivie avec la remise de plusieurs lots et récompenses. Absente lors de l’assemblée, la famille Thillement a néanmoins été récompensée pour la création d’une salle de traite mobile x4, transportable par tracteur. Un panier garni leur a été remis à cette occasion lors de la Foire de Stenay.
L’attention s’est ensuite portée sur Jean-Baptiste Decheppe, gérant de la ferme du Tombuy, qui a été salué pour son implication dans le milieu des concours et de l’élevage. «Grâce à toi et à vous, le département de la Meuse et l’élevage meusien sont très bien représentés» l’a félicité Étienne Page. Ému, Jean-Baptiste Decheppe a exprimé sa fierté, rappelant la vitalité de l’élevage local : «nous avons de la chance d’avoir une énergie formidable dans le département. Il faut toujours garder la motivation». Il a cependant alerté sur la diminution du nombre de jeunes dans la filière laitière. «J’aime mon métier, et il est possible de bien gagner sa vie dans le lait. Mais il faut que l’on se réveille, car c’est un métier magnifique», a-t-il souligné.
Inciter les jeunes
Invité à s’exprimer devant les acteurs du monde agricole, Maxime Amblard, député de la Meuse, a tenu à rappeler l’importance de l’élevage pour le territoire. Un secteur qu’il a qualifié d’«essentiel», soulignant le rôle qu’il joue dans l’économie locale et l’aménagement du territoire. Regrettant que «les lois actuelles ne suffisent pas», il a appelé à un soutien renforcé des pouvoirs publics. «Il faut vous accompagner davantage», a-t-il déclaré.
La réunion s’est conclue par l’intervention de Rodrigue Jacquot, élu à la Chambre d’agriculture, qui a mis en garde contre le recul de la filière. Toutefois, il a également souligné quelques signaux positifs, comme la reprise progressive des inscriptions dans les établissements de formation agricole. «Il est de notre responsabilité de montrer aux jeunes que l’élevage a évolué et qu’il offre une qualité de vie. Nous devons les motiver», a-t-il déclaré. Insistant sur l’importance de l’apprentissage pour injecter de nouvelles idées dans les fermes, il a ajouté : «Nous devons tous retrousser nos manches». Avant de conclure sur une note plus positive : «L’avenir n’est pas tout à fait noir».