Lundi 26 mai, des agriculteurs meusiens ont mené plusieurs actions de ralentissement à Verdun, Bar-le-Duc et Ligny-en-Barrois. Une mobilisation symbolique pour dénoncer l’inaction face aux promesses non tenues et dans l’attente de la loi Duplomb-Menonville.
A l’occasion de la reprise des débats à l’Assemblée nationale sur la proposition de loi Duplomb-Menonville, dite «PPL Contraintes», les syndicats FDSEA et Jeunes Agriculteurs ont organisé plusieurs actions dans le département, lundi 26 mai dès 9h30.
Des ralentissements de la circulation ont été mis en place à des points stratégiques : au rond-point du Maximo et au carrefour de l’Europe à Verdun, au rond-point Marbot à Bar-le-Duc, ainsi qu’au rond-point Essilor à Ligny-en-Barrois.
Faire ralentir la circulation
Les manifestants ont voulu marquer les esprits, à la fois par l’impact sur la circulation et par la portée symbolique de leur action. En effectuant des tours répétés de ronds-points avec des tracteurs porteurs de slogans forts, ils ont illustré ce qu’ils dénoncent depuis des mois : l’impression de «tourner en rond» face à un gouvernement qu’ils estiment lent à tenir ses engagements en matière de politique agricole. Leur leitmotiv du jour était explicite : «ralentir la circulation tout comme le Gouvernement fait ralentir les avancées promises et fait tourner en rond les agriculteurs».
L’ambiance, bien que revendicative, est restée calme. Les ralentissements ont été rythmés par l’utilisation de canons effaroucheurs, dont les détonations ont surpris de nombreux automobilistes. Des tracts ont également été distribués pour sensibiliser les automobilistes à la situation des agriculteurs.
Les responsables syndicaux dénoncent depuis plusieurs mois les contraintes réglementaires qui pèsent sur leur activité et freinent leur capacité de production. Ils considèrent que la PPL Contraintes, désormais largement modifiée, ne répond plus à ces préoccupations.
Toujours en attentes de réponses
«3.500 amendements, portés principalement par la France insoumise et les écolos, rendent ce projet impossible. Nous sommes dans une phase d’incertitude et d’incompréhension», a déclaré Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA de la Meuse. Il a rappelé les enjeux de la loi, qui «permettront de produire en France demain» avec en premier lieu la simplification administrative. Il a également évoqué le sujet de l’acétamipride, cet insecticide, «pas ou peu utilisé en Meuse», mais qui est autorisé partout ailleurs en Europe, «il faut prendre en compte le besoin des professionnels et apporter des solutions cohérentes» a-t-il poursuivi. Il n’oublie pas non plus l’OFB qu’il souhaite «entre les mains du préfet», ou encore «les normes ICPE» qui apportent beaucoup de contraintes face aux produits importés. Le texte modifié ne correspond plus aux attentes et «le projet doit retrouver son idéologie originelle» a-t-il martelé.
«Cela fait dix-huit mois que nous attendons des réponses» a complété Adrien Seners, président des Jeunes agriculteurs. Ils ont été rejoints par le sénateur Franck Menonville, porteur du projet, venu les soutenir.
À Bar-le-Duc, les manifestants ont même utilisé un tracteur-tondeuse pour ralentir le trafic de manière symbolique. En fin de journée, des bâches ont été apposées sur plusieurs radars routiers.